Théologie, mystère et vieille énigme

La théologie, comme elle aurait pu l’être

Pour être honnête, j’aimerais parfois que la Bible ait été écrite davantage comme un manuel de théologie méthodique. J’aurais aimé que l’apôtre Jean joigne un tableau explicatif à sa lettre aux sept églises. Il aurait été aussi utile qu’Ézéchiel explique exactement ce qu’il voulait dire par ses visions. Et, comme les disciples, j’aurais préféré que Jésus ne parle pas en autant de paraboles.

C’est un mystère et ce n’est pas grave

Mais Dieu, dans sa grande sagesse, a choisi de ne pas le faire. Peut-être que si nous n’avions qu’un manuel de théologie, nous serions tous des gens très pieux… mais immuables dans nos dogmes. Ces choses qui ne sont pas clairement expliquées dans la Bible nous poussent à Le chercher et, ce faisant, à grandir dans Sa grâce.

Les paraboles de Jésus, la révélation de Jean et les visions d’Ézéchiel ne sont pas faciles à comprendre à première vue. On dirait même que ce sont des énigmes. Je ne veux pas dire par là qu’elles ne peuvent jamais être comprises, mais seulement qu’elles emploient un langage figuratif et contiennent un élément de mystère qui nous invite à poser des questions.

Et c’est ce qui fait d’une énigme une forme de communication si puissante. Elle nous engage rapidement dans l’histoire. Nous commençons par une compréhension très sommaire d’un événement, mais au fur et à mesure que nous cherchons plus d’informations, les détails de l’histoire commencent à s’assembler. Jusqu’à ce que clic, « Ah, ha! » l’histoire ait un sens !

Alors, nous avons une plus grande compréhension de cette histoire que si on nous l’avait simplement racontée dès le début.

C’est dans cet esprit que je voudrais considérer ce qui doit être l’un des plus grands mystères, un mystère vieux de plusieurs siècles, dont la clef nous est parvenue lentement au fil du temps jusqu’à trouver sa pleine réalisation dans un événement unique qui a secoué le monde.

Ce sont cinquante chapitres de l’Exode et du Lévitique consacrés à la description d’une structure portable en forme de tente appelée « le tabernacle ».

Le Tabernacle – une brève présentation

Tout d’abord, un petit historique…

Un groupe d’esclaves, connus sous le nom d’Hébreux, fuient l’Égypte dans le désert du Sinaï. Ce ne sont pas les Hébreux que nous imaginons, ceux portant des barbes noires et des tuniques colorées. Je pense que ceux-ci n’existent qu’à l’école du dimanche. Ceux dont nous parlons sont des nomades du désert qui étaient en grande partie un produit de leur époque. Ils étaient en Égypte depuis de nombreuses années et bien qu’ils aient été libérés d’un pharaon dément, ils restaient encore prisonniers d’un mode de pensée égyptien.

Ainsi, leur conception de Dieu était grossière et confuse. Rappelez-vous comment, au pied du mont Sinaï, les Israélites se sont prosternés et ont adoré une vache égyptienne. Ils ont été forcés de boire ses restes en poudre. Mais avant même que l’arrière-goût amer ait disparu, le Seigneur a donné aux Israélites quelque chose d’autre pour faire fondre leur or. Il a canalisé leur énergie créatrice dans la construction d’un lieu de culte réel, où ils pourraient l’adorer en Esprit et en Vérité.

Les plans de cette tente et de son ameublement ont été donnés par Dieu en même temps que les Dix commandements. Si ces derniers nous présentent la terrifiante sainteté de Dieu et sa règle absolue et immuable selon laquelle nos actions sont jugées, le tabernacle, lui, représente un Dieu qui se soucie de nous et nous invite dans sa présence, peu importe ce que nous sommes. Le roi David l’a bien compris lorsqu’il a écrit :

 

Je demande à l’Éternel une chose, que je désire ardemment: Je voudrais habiter toute ma vie dans la maison de l’Éternel, pour contempler la magnificence de l’Éternel et pour admirer son temple. Car il me protégera dans son tabernacle au jour du malheur, Il me cachera sous l’abri de sa tente; Il m’élèvera sur un rocher. Psaume 27:4-6

 

3 + 5 = Humm! Intéressant

Malheureusement, la description du tabernacle constitue une lecture aride et c’est difficile à enseigner. Mais ce n’est pas forcément ennuyeux. Si quelqu’un me faisait une description mécanique des ruines de Karnak, je perdrais rapidement tout intérêt. Mais si je pouvais visiter Karnak, je me promènerais pendant des semaines parmi les vestiges de son architecture massive, complètement stupéfié! La différence étant les 3 dimensions et les 5 sens sollicités (on peut peut-être exclure le goût). De même, le tabernacle est une énigme construite non à partir de mots, mais de bois, de métal et de tissu. De par sa nature même, elle se veut visuelle.

C’est pourquoi nous avons développé le modèle du tabernacle. Je n’appartiens pas à un groupe marginal entretenant une obsession pour l’art judaïque. Du moins, mes amis me disent que je suis normal. C’est juste que pour bien raconter cette histoire, il est utile d’avoir des modèles que vous pouvez tenir en main.

Le tabernacle fait partie d’une histoire plus vaste, une histoire qui s’est déroulée sur plusieurs siècles. C’est une histoire qui vaut la peine d’être fouillée. Il serait peut-être bon de poser quelques questions.