La plupart d’entre nous désirent sincèrement attirer les gens à Christ. Mais que se passe-t-il si, au lieu de les aider avec bienveillance à découvrir Jésus, nous devenons involontairement un obstacle qu’ils doivent surmonter?
Crédible : « Que l’on peut croire; auquel on peut attacher un certain degré de confiance ou de vraisemblance (1). »
Crédibilité : « Caractère, qualité rendant quelque chose susceptible d’être cru ou digne de confiance (2). »
La crédibilité est un sujet de préoccupation important de nos jours. Elle détermine les personnes à qui nous accordons notre confiance et les raisons pour lesquelles nous le faisons. Quand nous nous montrons dignes de confiance dans un domaine, il en résulte souvent que les gens nous font confiance dans d’autres domaines de la vie. Nous sommes crédibles.
Hélas, la communauté chrétienne perd de la crédibilité ces jours-ci à cause de la façon dont certains croyants choisissent d’exprimer leurs opinions (que ce soit sur la politique, la COVID ou une myriade d’autres questions) haut et fort en public. Dans mon entourage, j’ai été témoin de beaucoup d’insultes, d’humiliation — et même de doutes émis quant au salut et à la sainteté entre croyants — simplement en raison de divergences d’opinions sur une question banale.
Dans les mots de l’apôtre Jacques : « […] il ne faut pas qu’il en soit ainsi. » (Jacques 3.10)
Le ton utilisé n’est pas le seul problème; le degré de discernement est préoccupant lui aussi. Pour certaines personnes, le critère déterminant la crédibilité repose souvent sur une idéologie commune. Un tel a-t-il une vision du monde libérale ou conservatrice? Quelles sont ses convictions politiques? Que croit cette personne au sujet de la COVID? Et qu’en est-il de la théorie du [complétez la phrase]? En raison des affinités pour un sujet donné, il arrive qu’on se forge une opinion pour tout un éventail de questions. Par contre, quand on exprime ces opinions sans discernement ni humilité, cela donne lieu à un manque de crédibilité. En effet, lorsque nous adhérons à des idées comme si elles étaient parole d’évangile alors que nous ne pouvons pas les défendre clairement et calmement à partir des Écritures, nous perdons en crédibilité aux yeux du monde et compromettons considérablement notre témoignage.
La décision la plus déterminante qu’une personne puisse prendre est celle de mettre sa foi en l’Évangile. Sa destinée éternelle est en jeu. Le message de la Bible est difficile à croire pour bien des gens. Ils sont sceptiques. D’ailleurs, bien des non-croyants le deviennent parce qu’ils sont d’avis que les chrétiens sont des penseurs crédules et dépourvus d’esprit critique, à l’instar du reste du monde. Pour cette raison, il est essentiel que nous nous efforcions d’être crédibles dans tous les aspects de la vie, et que nous gardions à l’esprit qu’un monde incroyant nous observe… nous observe de près.
Attention, je ne dis pas que nous devrions atténuer des parties des Écritures qui enseignent clairement des vérités difficiles afin que le monde nous trouve plus intéressants. Pas du tout! La Bible contient des vérités que beaucoup de personnes acceptent difficilement et nous avons raison de rester fidèles à la Parole de Dieu. Mais de grâce, soyons très prudents dans notre manière de communiquer! Choisissons sagement quelles opinions personnelles et quels sermons vaudront la peine d’être ajoutés à la liste des idées difficiles à accepter.
On ne devrait pas obliger les incroyants à franchir des barrières additionnelles avant même qu’ils croient en l’Évangile.
L’apôtre Paul nous a transmis de sages conseils très pertinents pour l’époque dans laquelle nous vivons. On les trouve principalement dans Romains 14, mais les chapitres qui le précèdent et le suivent s’avèrent utiles aussi. Je vous recommande vivement de vous asseoir et de lire Romains 12 à 15 en une seule séance.
Dans Romains 14, Paul débute en enseignant aux croyants de ne pas critiquer les « opinions » (v. 1)*. Selon Got Questions, « les opinions peuvent représenter les sujets non essentiels de la vie chrétienne, ou les zones grises à propos desquelles la Bible ne donne pas de directives claires » [traduction] (3). Plus loin dans ce même chapitre, Paul ajoute que si ces désaccords risquent de mettre des relations en péril, alors : « Ta conviction personnelle à ce sujet, garde-la pour toi devant Dieu » (v. 22a). Voilà un conseil difficile à accepter à une époque où l’on considère comme juste et normal d’argumenter publiquement et agressivement même sur les questions les plus banales.
Pourquoi Paul nous dirait-il donc de garder nos opinions pour nous-mêmes? Eh bien, Paul explique que lorsque nous sommes prompts à juger les gens à propos de questions dont la Parole de Dieu ne fait pas clairement mention, il se peut en fait que nous détruisions « l’œuvre de Dieu » (v. 20). Paul craint que quand nos passions s’enflamment en raison d’idées sujettes à débat, malheureusement, nous entraînions « la perte de celui pour qui le Christ est mort » (v. 15). C’est un sujet qui mérite d’être pris au sérieux.
L’éternité d’individus est en jeu.
« Heureux celui qui ne se condamne pas lui-même dans ce qu’il approuve! », affirme Paul au verset 22 (LSG). Nous choisissons nos combats avec sagesse lorsque nous sommes guidés par notre passion de conduire des âmes à Christ et de vivre selon sa Parole. « Si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur, et si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur. Ainsi, soit que nous vivions, soit que nous mourions, nous appartenons au Seigneur » (v. 8). Nous devons nous préoccuper davantage de Christ et moins de la politique, de la santé, ou de tout autre sujet moins essentiel, peu importe l’avis que nous défendons sur un sujet donné.
Il y a quelque temps, nous avons publié un billet intitulé Maintien de l’élément principal comme élément principal (article en anglais seulement). Voilà ce à quoi nous devons revenir. C’est en agissant ainsi que nous préserverons notre crédibilité et que nous serons le type de personne vers qui se tourneront peut-être les non-croyants pour trouver des réponses aux grandes questions existentielles, comme le fait de recevoir la vie éternelle après la mort.
*À moins d’une indication contraire, les citations bibliques sont extraites de la version La Bible en français courant.