Louise* était croyante depuis de nombreuses années. Elle avait mis sa foi en Christ alors qu’elle était encore étudiante dans une école chrétienne, mais pendant de nombreuses années, sa compréhension des Écritures est restée superficielle. Maintenant âgée d’une soixantaine d’années, elle s’était récemment inscrite à un petit groupe. L’une des premières choses qu’on lui a demandé de partager a été son témoignage personnel. Elle n’avait jamais rien fait de tel auparavant et était nerveuse à l’idée de devoir raconter sa vie.
Alors qu’elle était assise parmi les membres du groupe, l’animatrice a décidé de l’aider en la questionnant doucement : « Quand avez-vous rencontré Jésus d’une manière personnelle? »
Louise était perplexe. « Eh bien, je suis allée dans une école chrétienne », a-t-elle dit.
La chef du petit groupe lui a répondu: « Mais, cela ne fait pas de toi une chrétienne. »
Surprise par cette brusque réponse, Louise s’est sentie encore plus nerveuse. Elle a essayé une fois de plus : « Quand je suis devenue adulte, j’ai commencé à fréquenter une église. »
La chef du petit groupe secoua la tête. « Ça ne fait pas de toi une chrétienne non plus. »
Louise était bouleversée. Elle avait l’impression que tous les regards étaient tournés vers elle. Elle sentait une tension monter en elle, un sentiment auquel elle ne s’attendait pas en assistant à un petit groupe. C’est en bégayant qu’elle donné la réponse suivante : « Je me suis fait baptiser. »
Une fois de plus, la chef du petit groupe a secoué la tête d’un air désapprobateur. « Ça ne fait pas de toi une chrétienne. »
Luttant pour atténuer sa frustration, Louise a demandé : « Alors, que veux-tu dire ? Je suis chrétienne depuis longtemps ! »
Calmement, la chef a répondu : « Je veux dire, quand avez-vous fait une rencontre personnelle avec Jésus ? »
Louise a craqué : « Je ne vois pas ce que tu veux dire ! » Maintenant, elle était bouleversée. Quand elle a quitté la réunion ce soir-là, elle s’est juré de ne pas y revenir. Elle ne se souvenait pas la dernière fois où elle s’était sentie aussi humiliée.
Quelques jours plus tard, Louise a téléphoné à son ami James*. Deux ans auparavant, Louise avait participé à une étude sur L’homme sur le chemin d’Emmaüs que James et son épouse avaient dirigée. Elle a raconté ce qui s’était passé dans le petit groupe. « Qu’entendait-elle par rencontre personnelle ? lui a demandé son ami. Je n’en ai aucune idée » lui a-t-elle répondu.
James lui a alors demandé : « Tu te souviens quand nous avons étudié L’homme sur le chemin d’Emmaüs ? Qu’avons-nous appris au sujet de ce que la Bible dit au sujet de l’annulation de la dette de notre péché ? Comment reçoit-on la vie éternelle ? »
Louise est restée silencieuse quelques instants en se souvenant de l’étude. « En faisant confiance à Jésus, » a-t-elle finalement répondu.
James a approuvé : « C’est exact. Nous avons utilisé une phrase au cours de cette étude. Qu’est-ce que cela signifie faire confiance à Jésus ? »
Louise a fermé les yeux, essayant de se souvenir. « Cela signifie prendre Jésus au mot. »
« Tout à fait. Et quand on a parlé de faire confiance à Jésus, tu te souviens de ce que tu m’as dit ? Quand as-tu fait ça pour la première fois ? »
« Quand j’étais petite fille à l’école chrétienne’’, a répondu Louise.
« En d’autres termes, quand tu n’étais qu’une petite fille, tu as reconnu que Jésus était le Dieu créateur, et tu lui as fait confiance pour te sauver des conséquences du péché et te donner la vie éternelle. Tu es devenue croyante à un jeune âge. C’est ce que demandait ton chef de groupe. »
« Alors pourquoi ne l’a-t-elle pas dit ?! » dit Louise, exaspérée.
L’histoire de Louise nous rappelle à quel point il est facile pour les croyants de glisser dans le jargon religieux « chrétien » qu’ils connaissent. Des expressions comme « rencontre personnelle avec Jésus » étaient peut-être évidentes pour la responsable du petit groupe, mais dans l’esprit de Louise, elle n’avait jamais rencontré Jésus face à face, alors elle ne comprenait pas la question.
Quand nous guidons quelqu’un à travers l’histoire de l’Évangile, nous devons être prudents avec les mots et les phrases que nous utilisons. Nous ne devons pas supposer que les idiomes et le vocabulaire que nous utilisons souvent en tant que chrétiens sont familiers à notre auditeur. C’est particulièrement vrai lorsque nous partageons avec un ami qui a peu ou pas de connaissances bibliques.
Il serait sage de s’appuyer sur des phrases qui viennent directement de l’Écriture. Par exemple, dans Jean 5:24 (LSG), Jésus a dit :
« En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie. »
De même, en parlant avec Marthe de la vie éternelle, Jésus lui dit :
« Jésus lui dit : Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort ; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » (Jean 11:25-26 LSG)
Jésus ne lui a pas demandé de se souvenir de cette « rencontre personnelle ». Il ne lui a pas non plus demandé de « lui donner son cœur ». Il lui a simplement demandé si elle croyait en qui Il était et ce qu’Il promettait de faire pour elle.
Et sa réponse a été tout aussi simple.
« Elle lui dit : Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui devait venir dans le monde. » (Jean 11:27 LSG)
En tant qu’ambassadeurs, nous devons être conscients des mots que nous choisissons d’utiliser pour expliquer le message évangélique. Nous ne voulons pas semer par inadvertance la confusion dans l’esprit de nos amis et de notre famille.
(*Noms modifiés selon la politique de BonneSemence.)