Tout signe de croyance religieuse représentait un signe de faiblesse

pp

Quand on rencontre Adrien* aujourd’hui, on ne peut pas deviner qu’il était, il y a à peine quelques années, un athée qui luttait contre la solitude et un vide intérieur. On voit plutôt un père et un mari comblé qui est maintenant missionnaire avec sa famille. Comment cette transformation s’est-elle produite?

Adrien a grandi au Québec, où il allait à l’église à Noël et à Pâques, mais plus par obligation que par choix. Au début de son adolescence, il a totalement rejeté l’idée de l’existence de Dieu et il s’est mis à mépriser la religion. À la place, il s’est tourné vers la science pour comprendre le monde et le but de la vie. « J’étais un athée convaincu et les gens religieux étaient des idiots à mes yeux. »

Après ses études, Adrien a rejoint l’armée. Au cours de sa formation initiale, il s’est lié d’amitié avec Robert* un gars de son peloton. Par la suite, ils se sont retrouvés stationnés à la même base. À ce moment de sa vie, Adrien possédait tout ce que le monde avait à offrir : un bon emploi et beaucoup d’argent. Cependant, il était seul et se sentait vide.

Puis, quelques années plus tard, Robert est revenu d’une mission de six mois et il semblait ne pas pouvoir s’arrêter de parler de Jésus, de Dieu et de l’église. Il était devenu chrétien par le témoignage de son oncle et à présent, il souhaitait tout raconter à Adrien. Mais Adrien ne voulait rien savoir. Il se montrait froid et distant avec Robert, qui a vite compris qu’il devrait y aller doucement avec Adrien. Parce que Robert a fait preuve de délicatesse envers Adrien, ils sont parvenus à préserver leur amitié. « Après tout, il était un de mes seuls amis, confie Adrien. Peu à peu, il me parlait de ses expériences avec Dieu et avec l’église, de ses combats et de ses joies. De temps en temps, il m’apportait une brochure trouvée à l’église au sujet de Dieu et de l’évolution ou d’un sujet semblable. Je ne pense pas les avoir jamais lues. »

Un jour, toutefois, Robert est arrivé dans la chambre d’Adrien et lui a offert un livre. « Il m’a dit qu’il ne faisait aucune pression sur moi, mais qu’il avait lu ce livre et qu’il représentait une des raisons principales pour lesquelles il était venu à Christ. » Le livre s’intitulait L’homme sur le chemin d’Emmaüs.

« Je ne me souviens pas de ce que je lui ai dit, mais j’ai pris son livre plus par gentillesse que par envie. Par contre, je suis un gars curieux de nature et j’ai donc commencé à y jeter un œil. Peut-être que ce livre m’aiderait à mieux comprendre la folie de Robert », poursuit Adrien.

L’avant-propos du livre a immédiatement capté son intérêt.

« Aujourd’hui encore, je me rappelle l’avant-propos de l’auteur, déclarant que ce livre est un résumé objectif de la Bible et non sa propre opinion ou croyance subjective. Il affirmait qu’il avait veillé attentivement à ne pas communiquer son avis personnel, mais à simplement faire le récit de la Bible. Il mentionnait aussi qu’au début de chaque chapitre se trouvaient des références à des passages bibliques et que, si nous doutions de la véracité du chapitre, nous avions la liberté de vérifier ses propos par nous-mêmes. Je me rappelle encore que cette affirmation a grandement influencé ma décision de lire ce livre. Les “croyances” de quelqu’un d’autre ne m’intéressaient pas, mais une présentation objective de la Bible piquait ma curiosité. »

Alors, Adrien a commencé à lire L’homme sur le chemin d’Emmaüs. Il l’a trouvé absolument captivant. Il y découvrait des personnages et des événements de la Bible dont il ne se souvenait pas avoir entendu parler auparavant, malgré le fait qu’il avait grandi dans la religion. Adrien a mis environ deux semaines à lire le livre.

« Je me rappelle encore avoir terminé de lire le livre et m’être dit : “Tout ça est très intéressant. Je me demande si c’est vraiment ce que la Bible dit.” »

Il a ensuite redonné le livre à Robert, qui était étonné qu’Adrien l’ait réellement lu d’une couverture à l’autre. Il avait offert ce livre à d’autres personnes, mais aucune d’elles ne l’avait encore lu. Se pouvait-il que son ami athée fût en fait plus intéressé qu’il ne le laissait paraître?

Cependant, Adrien n’était pas près de se confier. « Je ne voulais pas en parler avec mon ami, alors nous en sommes restés là. Mais au fond de moi, la curiosité me pressait constamment à découvrir ce que la Bible disait vraiment… J’avais besoin d’une Bible en français. Mais je n’allais certainement pas en demander une à Robert. Vous devez comprendre que j’étais un homme très orgueilleux. Tout signe de croyance religieuse représentait un signe de faiblesse pour moi. Ainsi, je me suis permis d’en chercher une, mais strictement en secret. »

Enfin, six mois plus tard, Adrien est parvenu à s’acheter une Bible en français. Aussitôt rentré de la librairie, il s’est assis et a commencé à lire. « Je me suis rappelé qu’il existait un Ancien et un Nouveau Testament. Je me suis aussi rappelé que l’Église m’avait donné un Nouveau Testament… J’ai supposé que puisqu’elle m’avait seulement donné un Nouveau Testament, celui-ci devait certainement être plus important que l’Ancien. J’ai donc repéré le livre de Matthieu et je me suis mis à lire. »

Pour un athée comme lui qui avait rejeté la religion, ce qui s’est produit par la suite l’a pris lui-même par surprise. « Je dévorais la Bible, bouche bée devant ce Jésus que je découvrais et dont, à ma connaissance, personne ne m’avait jamais parlé. » Il n’arrivait plus à poser le livre!

Puis, Adrien s’est heurté à un certain obstacle. « Pendant que je lisais les évangiles, beaucoup d’éléments demeuraient incompréhensibles pour moi, comme le sabbat et ce concept de loi. Alors, j’ai décidé de lire à partir du début, tous les livres historiques jusqu’aux Chroniques. Ces textes m’ont permis de mieux comprendre les choses décrites dans le Nouveau Testament. »

Tout ce temps, il n’a informé personne de ses lectures secrètes. Toutefois, le temps s’écoulait et Adrien se sentait de plus en plus misérable. Il croyait maintenant à l’existence d’un Dieu, et il avait découvert que ce Dieu était son créateur-propriétaire. Ce Dieu saint exigeait une norme de perfection qu’Adrien ne pouvait atteindre.

« Auparavant, je péchais et cela ne me dérangeait pas. Maintenant, quand je péchais, je savais que c’était mal, mais j’étais incapable d’arrêter par mes propres forces. Je lisais toutes ces promesses de paix et de joie, mais je ne ressentais rien de cela. »

Puis, un jour, Adrien a observé Robert et un autre chrétien bavarder. En les observant interagir, il a pris conscience qu’ils bénéficiaient de ce qu’il désirait. « Je remarquais dans leur vie une chose absente de la mienne. Inexplicablement, je savais qu’ils possédaient quelque chose qui leur permettait de mener leur vie chrétienne, mais j’ignorais de quoi il s’agissait. Je savais seulement que c’était ce dont j’avais besoin. »

Ce soir-là, Adrien est rentré chez lui, a reconnu qu’il avait besoin du Dieu auquel il s’était opposé pendant tellement d’années et il a fait de Jésus son Sauveur. « Rien ne s’est manifesté : aucune vision, aucun ange, aucune émotion, avoue Adrien. J’ai simplement fait une prière sincère avant d’aller me coucher. »

« En me réveillant le lendemain matin, une nouvelle conviction m’habitait. J’ai saisi un sac à ordures et j’ai jeté tous les articles mauvais que j’avais. Je me suis ensuite rendu chez mon ami et j’ai publiquement admis l’existence de Christ devant lui. Quelques semaines plus tard, j’ai commencé à fréquenter l’église et je ne suis jamais retourné à ma vie de péché », raconte Adrien. Il était maintenant un enfant de Dieu.

Par moments, Robert a pu être découragé et penser que ses efforts d’évangélisation étaient inutiles lorsqu’Adrien les repoussait. Pourtant, en fin de compte, sa persévérance aimable et attentionnée a triomphé. Comme il a dû se réjouir d’entendre Adrien lui avouer sa foi en Christ!

Cet athée vraisemblablement endurci est maintenant un mari heureux qui enseigne à ses quatre magnifiques filles à suivre Jésus. Adrien n’aurait jamais pu deviner que sa famille et lui serviraient aujourd’hui le Seigneur comme missionnaires en Amérique centrale. Sa quête de vérité l’a finalement conduit à une fin inattendue, mais heureuse. À présent, son désir le plus cher consiste à suivre et à servir Jésus.

(*Nous avons modifié les prénoms conformément à la politique de BonneSemence.)