Allez-vous survivre à votre journée?

Les flocons de neige dans l’air me rappelaient que notre voiture avait besoin de pneus d’hiver. Ainsi, après avoir comparé les prix et trouvé où acheter des pneus conçus pour notre voiture, j’ai choisi un vendeur local et pris un rendez-vous pour la pose de mes nouveaux pneus.

Lorsque je suis arrivé au garage, le jour de mon rendez-vous, j’ai remis les clés à un employé du service à la clientèle et je me suis ensuite rendu dans la salle d’attente. La pièce était étonnamment vide; un seul autre client s’y trouvait, un homme d’âge mûr bien vêtu qui semblait perdu dans ses pensées. Il ne m’a porté aucune attention quand je me suis assis sur une chaise à quelque distance de lui. Toutefois, lorsque j’ai ouvert mon porte-documents pour y prendre mes lunettes de lecture, il a soudainement regardé dans ma direction. Nos regards se sont croisés.

J’ai alors réagi comme je le fais souvent quand je rencontre des étrangers en public : « Comment ça va, allez-vous survivre à votre journée? »

Imaginez ma surprise quand l’homme a secoué la tête en me répondant : « Je ne sais pas. J’arrive du bureau du médecin. Mon fils, un joueur de basketball de niveau universitaire, s’est gravement blessé au genou durant une partie hier soir. Il semble qu’il ne jouera plus jamais. Je suis venu ici pour acheter des pneus, bien sûr parce que j’en ai besoin, mais honnêtement, c’est surtout une excuse pour me retrouver seul. »

Il a marqué une pause et, pendant que les larmes lui montaient aux yeux, il m’a avoué la gorge serrée : « Je me sens tellement impuissant! »

Là où je vis, en Amérique du Nord, la norme culturelle veut qu’on garde sa vie privée pour soi. À l’exception de son attachement à une équipe sportive, qu’on crie sur tous les toits, les émotions, les valeurs religieuses et les difficultés d’une personne demeurent personnelles, des sujets privés et tabous qu’on n’aborde pas au cours de conversations informelles, particulièrement avec des étrangers. En raison de cette réalité culturelle, il est difficile de leur présenter l’Évangile.

Pourtant, il semble que le Seigneur utilise souvent des situations de crise pour ouvrir les rideaux de la vie privée des gens, fermés hermétiquement d’ordinaire. En effet, une crise offre parfois un accès privilégié pour annoncer le message de grâce et d’espoir de la Bible.

Les crises varient et se présentent sous de nombreuses formes : problème de santé, perte d’emploi, accident, relation brisée, échec commercial et déceptions de toutes sortes. Seulement, nous ne connaissons jamais le moment où notre route croisera celle de personnes bouleversées par le malheur. Voilà pourquoi nous, en tant qu’ambassadeurs du Seigneur, devons toujours être « prêts à défendre l’espérance qui est en [nous] devant tous ceux qui nous en demandent raison » (1 Pierre 3.15, S21).

Effectivement, notre prochaine occasion d’évangéliser peut se cacher derrière une crise. L’autre client de ce garage en vivait d’ailleurs une. Longtemps après que nos pneus ont été posés, les deux étrangers que nous étions ont poursuivi leur conversation extrêmement personnelle au sujet de la vie et de l’espoir dans un monde devenu horriblement mauvais. Pendant que nous parlions, un livre de BonneSemence intitulé Par ce nom se trouvait à portée de main dans mon porte-documents. Bientôt, il exercerait un ministère d’espoir, pas seulement pour aider quelqu’un à survivre à sa journée, mais pour aider une âme en crise à comprendre clairement l’espérance qu’on trouve en Jésus-Christ.

Votre famille ou vos amis ne s’intéressent peut-être pas aux choses spirituelles en ce moment, mais cela ne veut pas dire qu’ils ne chercheront pas des réponses et de l’espoir quand une crise les frappera. Est-ce que ces personnes chercheront des réponses auprès de vous? Est-ce que ce sera votre téléphone qui sonnera au milieu de la nuit?

Plus important encore, êtes-vous prêts à défendre l’espérance que vous avez en Jésus-Christ?