Les chiffons sales des Tugutil

indonesia-jungleDans nos livres, nous posons soigneusement les fondements de l’Évangile afin de permettre à une personne d’avoir une compréhension claire de la Bonne Nouvelle de Jésus‑Christ. Nous prenons le temps qu’il faut pour présenter les quatre éléments irréductibles de l’Évangile :

  • un Dieu saint;
  • un pécheur impuissant;
  • un substitut adéquat;
  • une foi personnelle.

Il est important de commencer avec l’identité de Dieu, qui il est et quelle est sa nature. Ensuite, il est important de parler de la condition pécheresse de l’être humain et du fait que le péché le sépare de Dieu.

Dans nos livres, nous utilisons souvent l’illustration d’un rat mort pour communiquer le fait que Dieu voit notre condition pécheresse comme étant absolument répugnante. Seules des personnes parfaites peuvent vivre dans la présence d’un Dieu parfait. Si une personne ne comprend pas cette vérité, elle pourrait ne pas reconnaître son besoin d’un sauveur. Comme il est souvent dit : « Avant de pouvoir être sauvée, une personne doit d’abord se reconnaître perdue. »

Il y a quelque temps de cela, nous avons reçu un témoignage qui illustre bien ce point. Jérémie*, un missionnaire en Indonésie, enseignait la loi au peuple Tugutil. Il utilisait une aide visuelle semblable à notre rat mort, des chiffons sales. Voici l’histoire :

« En enseignant la loi (Exode, chapitre 20) au peuple Tugutil, j’ai illustré la sainteté de Dieu avec un chiffon neuf, parfaitement propre, libre de toute saleté, de taches et de moisissure, des caractéristiques habituelles dans les tropiques chauds et humides où vivait ce peuple. Leur montrant un chiffon sale, je leur ai dit que la saleté et la moisissure qui ruinent nos vêtements sont une image de la manière dont le péché a ruiné notre relation avec Dieu.

En entendant cela, un des hommes s’est levé brusquement et a commencé à protester : “Je ne suis pas comme ce chiffon sale.” Je me suis dit à moi-même : “Bon, il va insister pour dire qu’il est comme le chiffon propre.” Mais contrairement à ce à quoi je m’attendais, il a dit : “Si je me compare à ce que je connais de la nature de Dieu, il faudrait rendre ce chiffon beaucoup plus sale pour me représenter!”

Apercevant alors une flaque de boue restée de la pluie de la veille, j’ai pris le chiffon sale et je l’ai trempé dans la boue. Tout près de là, il y avait un tas de fumier de vache. Connaissant leur dégoût pour cela, j’ai pris le chiffon et je l’ai laissé tomber dans le fumier. Ensuite, notre ami a parlé de nouveau : “Voilà à quoi ressemble mon cœur quand je me compare à Dieu.” Beaucoup d’autres ont fait écho de ses sentiments. Le Saint‑Esprit avait fait son travail de conviction dans le cœur de ce peuple qui, auparavant, se voyait comme juste et qui trouvait si facile de critiquer les autres, mais qui était aveugle quant à ses propres fautes.

Je leur ai demandé : “Si vous aviez un panier de vêtements neufs, tout propres et beaux, est-ce que vous y mettriez ce chiffon sale?”

“Bien sûr que non!” répondirent toutes les femmes.

J’ai poursuivi en disant : “Tout comme nos vêtements sales ne peuvent être mélangés avec nos nouveaux vêtements propres, ainsi il est impossible pour nous, les pécheurs, d’être acceptés par un Dieu saint et juste. Notre péché nous sépare de Dieu!”

Après avoir enseigné au sujet de la mort, de l’ensevelissement et de la résurrection de Jésus‑Christ, nous leur avons rappelé l’illustration des “chiffons sales” et nous leur avons montré à nouveau le beau chiffon propre pour illustrer la sainteté et la justice de Dieu.

En leur montrant le chiffon sale, je leur ai rappelé que c’est à cela que nous ressemblons en tant que pécheurs devant Dieu. J’ai ensuite enveloppé le chiffon sale d’un linge propre. Je leur ai dit que ceux qui se confiaient maintenant en ce que Jésus a accompli à la croix pour eux sont placés en Christ et sont couverts de sa justice.

J’ai pris le panier de linge propre et je leur ai demandé si maintenant je pouvais placer le chiffon sale, enveloppé d’un linge propre, dans le panier. Ils ont tous été d’accord pour dire que c’était acceptable de le faire.

Je leur ai expliqué que nous pouvons maintenant venir dans la présence d’un Dieu saint et juste. Pourquoi? Parce que la sainteté et la justice de Christ nous fournissent une couverture qui nous rend entièrement acceptables aux yeux de Dieu. »

Quelle aide visuelle merveilleuse pour expliquer non seulement notre nature pécheresse, mais aussi la manière dont Dieu nous déclare justes et nous enveloppe de la justice de Christ quand nous mettons notre confiance en Jésus pour notre salut. Nous sommes tellement reconnaissants que le peuple Tugutil ait compris cette vérité. Voilà pourquoi nous utilisons une illustration semblable dans nos livres. Nous voulons aider les gens à comprendre la nature et la gravité de leur problème de péché à la lumière de la perfection de Dieu.

(*Les noms ont été modifiés en conformité à la politique de BonneSemence.)

Mention de source : photo par Ahron de Leeuw autorisé en vertu de CC BY 2.0