La plupart d’entre nous avons déjà ressenti ce sentiment désagréable qui se manifeste quand on se trouve dans un environnement inconnu où on se sent comme un étranger qui partage peu de points communs avec les habitués du groupe. Après s’être retrouvé dans cet environnement, c’est un véritable soulagement de venir dans un lieu où on n’est « plus un étranger », mais où on est connu et accepté.
En tant que chrétiens, nous comprenons cela. À une certaine époque de notre vie, nous étions séparés de Jésus-Christ, étrangers à Christ et à tout ce que Dieu désire pour nous (Éphésiens 2.12). Cette séparation s’est produite à cause du péché.
Ce sont vos fautes qui vous séparent de votre Dieu […] (Ésaïe 59.2, SEM; voir aussi Romains 3.23 et Éphésiens 4.18).
Toutefois, pour les chrétiens, tout cela a changé un jour grâce à ce que Jésus a fait à la croix. Lorsque nous mettons notre confiance dans ce qu’il a accompli en mourant à notre place, voici ce que la Bible dit à notre sujet, nous les croyants :
Ainsi donc, vous n’êtes plus des étrangers, ni des gens du dehors; mais vous êtes concitoyens des saints, gens de la maison de Dieu. (Éphésiens 2.19, LSG)
Tandis que nous étions auparavant séparés de Dieu, « sans espérance et sans Dieu dans le monde », nous avons « été rapprochés par le sang de Christ » (Éphésiens 2.12-13, LSG).
Plus un étranger! Quelle nouvelle réjouissante de savoir que nous sommes de nouveau en bonne relation avec notre Créateur!
Et pourtant, si cela est bien vrai…
… comment se fait-il que tant de personnes professant être chrétiennes vivent comme si Christ était toujours un étranger à leurs yeux? Comment se fait-il que de nombreux nouveaux croyants — et même des croyants qui ne sont plus si jeunes dans la foi — éprouvent autant de difficulté à grandir spirituellement et qu’ils semblent reculer de deux pas pour chaque pas en avant? (À vrai dire, il est possible que la plupart d’entre nous s’identifient à ces questions, car elles font partie de notre expérience personnelle.)
L’apôtre Paul a été confronté à ce même genre de questionnement en raison du sentiment de confusion et d’échec qui le suivait. Il a d’ailleurs lui-même admis par écrit, au sujet de sa propre expérience à un moment dans sa vie :
Je ne comprends pas ce que je fais : car je ne fais pas ce que je voudrais faire, mais je fais ce que je déteste. Si je fais précisément ce que je ne veux pas, je reconnais par-là que la loi est bonne. Ce n’est donc pas moi qui agis ainsi, mais c’est le péché qui habite en moi.
Car je sais que le bien n’habite pas en moi, c’est-à-dire en l’être faible que je suis. Certes, le désir de faire le bien existe en moi, mais non la capacité de l’accomplir. En effet, je ne fais pas le bien que je veux et je fais le mal que je ne veux pas.
Si je fais ce que je ne veux pas, alors ce n’est plus moi qui agis ainsi, mais le péché qui habite en moi. Je découvre donc ce principe : moi qui veux faire le bien, je suis seulement capable de faire le mal. Au fond de moi-même, je prends plaisir à la loi de Dieu. Mais je trouve dans mon être une autre loi qui combat contre celle qu’approuve mon intelligence. Elle me rend prisonnier de la loi du péché qui est en moi. (Romains 7.15-23, BFC)
Frustré, Paul a conclu en disant :
Malheureux que je suis! Qui me délivrera de ce corps qui m’entraîne à la mort? (Romains 7.24, BFC)
Mais soyez encouragés; il y a de l’espoir! Il existe, comme Paul l’explique ensuite, une solution non seulement au désir de son cœur, mais aussi au nôtre.
J’en remercie Dieu, c’est possible par Jésus-Christ notre Seigneur. (Romains 7.25, S21)
Gardons les yeux fixés sur cette source d’espoir et examinons de plus près ce que la Bible dit d’autre au sujet de ce besoin criant dans la vie de tellement de croyants.
Dans cette première partie de la série « Plus un étranger! », nous traiterons d’un obstacle fréquent à la croissance des chrétiens, c’est-à-dire une mauvaise compréhension quant à la façon dont le changement et la transformation se produisent dans la vie du croyant.
L’agent de changement
Le problème de beaucoup de gens vient du fait qu’ils ne comprennent pas comment Dieu suscite le changement et la croissance dans la vie des croyants. Ils croient que la foi seule les a sauvés de la condamnation du péché, pourtant, pour une raison ou une autre, de nombreux croyants s’efforcent de vivre la vie chrétienne par leurs propres forces.
C’est d’ailleurs ce qu’a vécu un groupe de croyants du premier siècle. L’apôtre Paul leur a donc écrit ce qui suit :
Après avoir commencé par l’Esprit, voulez-vous maintenant finir par la chair? (Galates 3.3, LSG)
En d’autres mots :
Après avoir commencé par l’Esprit de Dieu, est-ce en comptant sur les ressources de l’homme livré à lui-même que vous allez parvenir à la perfection? (Galates 3.3, BDS)
Il s’agit en fait d’une question rhétorique à laquelle Paul répond brièvement dans une autre de ses lettres :
Ainsi donc, comme vous avez reçu le Seigneur Jésus-Christ, marchez en lui (Colossiens 2.6, LSG).
Le cadeau du salut, par lequel une bonne relation est rétablie entre l’homme et Dieu, nous est pleinement offert pour nous témoigner la grâce de Dieu, imméritée et illégitime. On l’acquiert simplement sur la base de notre foi, de notre confiance et de notre assurance que Dieu est celui qui pourvoit bienveillamment à nos besoins.
Et ça ne s’arrête pas là! De la même façon, Dieu a permis que nous vivions en communion quotidienne avec lui, délivrés de la servitude du péché.
Comment est-ce possible? Comment pouvons-nous, en tant que croyants, goûter à ce changement et à cette croissance que Dieu désire apporter dans notre vie? Par la FOI seule! Il ne s’agit pas d’un état d’esprit dénué de sens qui nous incite à mettre notre foi dans la foi, mais d’une foi fondée sur la vérité de la Parole de Dieu. C’est en comptant uniquement sur Dieu qu’il devient possible de vivre notre nouvelle vie en Christ selon le dessein de Dieu. De la même manière qu’il nous était impossible à tous de faire quelque chose pour nous sauver nous-mêmes du péché et de ses conséquences mortelles, il nous est tout autant impossible de vivre la vie chrétienne par nos propres forces, par nos efforts humains personnels.
Quand il s’est adressé aux croyants de Rome, Paul a déclaré :
Car je n’ai pas honte de l’Évangile : c’est la puissance de Dieu par laquelle il sauve tous ceux qui croient (Romains 1.16, BDS).
Cette même puissance de Dieu qui nous affranchit de la condamnation du péché (la justification) au moment de notre conversion est aussi la seule puissance capable de nous délivrer à chaque instant de la puissance du péché (la sanctification) alors que nous grandissons et que nous acquérons de la maturité dans notre marche chrétienne.
Dans la deuxième partie de cette série d’articles, nous aborderons la nature du changement : ce que nous appelons parfois notre nouvelle identité en Christ et ce que cela signifie d’expérimenter la réalité de la grâce de Dieu à l’œuvre dans notre vie.
Séries Études approfondies : Chaque ressource de BonneSemence est écrite de façon à fournir au lecteur les éléments essentiels du message central de la Bible qui lui permettront de comprendre clairement l’Évangile. C’est pourquoi nous présentons des histoires déterminantes, de la création à la croix. Nous ne cherchons pas à présenter les choses de façon exhaustive et ce n’est pas notre but. En effet, trop de choses pourraient être dites au sujet de la vie, de la mort et de la vie après la mort. De même, nous ne voulons pas détourner l’attention du lecteur du message principal de la Bible à propos du salut — c’est peut-être la première fois qu’il en prend connaissance.
Cependant, nous demeurons conscients que la Bible est une mine regorgeant de trésors spirituels qui mérite d’être étudiée durant toute une vie. Dans cette optique, chaque mois, nous espérons (par nos billets de blogue) encourager votre cœur, éclairer votre esprit et vous motiver à explorer davantage la Parole de Dieu par vous-mêmes.