Un collègue m’a déjà fait cette remarque : « On dirait que Dieu prend un réel plaisir à « pousser » les gens non sauvés sur le chemin des croyants qui sont prêts, ceux qui sont équipés pour communiquer clairement le message de la Bible. »
J’ai repensé à sa phrase récemment alors que je me rendais de Calgary à Winnipeg. Je faisais la file en attendant de monter à bord de mon avion quand une dame âgée est arrivée derrière moi. Je ne l’aurais pas remarquée, mais elle m’a soudainement dépassé et s’est dirigée vers deux hommes qui se trouvaient devant nous. Des représentations de crânes humains ornaient leurs manteaux, leurs boucles d’oreille, leurs chapeaux, leurs bottes et même leurs bagages à main. Les yeux chassieux de cette grand-mère ont d’abord posé la question, puis elle a chuchoté d’une voix rauque : « Que représentent ces crânes? »
Étrangement, cette dame d’un âge avancé attirait mon attention. Elle me rappelait ma mère vieillissante… frêle, mais courageuse.
Les hommes devant nous qui arboraient des crânes appartenaient à l’un des grands groupes autochtones du Canada. J’ai d’ailleurs quelques amis proches qui ont aussi ce groupe pour origine et je connais donc un peu leur vision du monde. Toutefois, je me demandais surtout comment j’inciterais cette aînée curieuse à « chuchoter » d’une voix suffisamment basse pour ne pas attirer l’attention. Elle était manifestement dure d’oreille.
Heureusement, une alarme stridente m’a tiré d’une situation potentiellement embarrassante. Une malheureuse personne utilisant les toilettes accessibles en fauteuil roulant éprouvait des difficultés et avait déclenché l’alarme. Tout le monde a cessé de bouger pendant que les responsables de la sécurité entraient dans les toilettes pour venir en aide à cette personne. Après quelques minutes, et au grand soulagement de tous, l’alarme a été désactivée. Dès que cette distraction soudaine a pris fin, nous avons procédé à l’embarquement. L’investigatrice octogénaire est montée à bord avant moi, de même que le duo couvert de crânes.
Notre avion était un Boeing 737-700 configuré pour asseoir 189 passagers. Arrivé à mon siège, j’ai été étonné de voir que celui à côté du mien était déjà occupé par nulle autre que la grand-mère curieuse. Je me suis demandé quelles étaient les probabilités.
Puis, j’ai calculé qu’il y avait environ 0,5 pour cent de chances pour que cette situation se produise. La phrase de mon collègue m’est revenue à l’esprit : « Dieu prend un réel plaisir à « pousser » les gens non sauvés sur le chemin des croyants qui sont équipés pour communiquer clairement le message de l’Évangile. »
Durant l’heure qui s’est ensuivie, j’ai découvert que la question de cette dame visait bien plus que les crânes humains. En fait, elle cherchait avec difficulté des réponses au sujet de la vie, de la mort et de la vie après la mort.
J’ai appris qu’elle avait grandi dans les plaines de la Saskatchewan et qu’elle était une fille d’agriculteur. Comme tant de gens que je rencontre, elle avait délaissé l’église de son enfance, lasse de l’hypocrisie liturgique et déçue par celle-ci. À présent, de nombreuses années plus tard, elle observait ses petits-enfants faire des choix horribles et destructeurs pour leur vie et elle s’inquiétait beaucoup à leur sujet. On sentait un sentiment d’urgence dans ses questions.
Je ne comprends pas exactement comment tout cela fonctionne, mais lorsque j’ai sorti de ma mallette un exemplaire gratuit de Par ce nom, je n’ai pas pu m’empêcher de penser : « Assurément, cette âme précieuse a été divinement « poussée » sur mon chemin! »