Haley* détectait un malaise dans la voix au bout du fil : « Maman, avant que tu ne viennes, je veux t’avertir que Mei Ling* arrivera bientôt chez moi. Elle est vraiment très bouleversée et elle a envie de parler. »
Après avoir raccroché, Haley s’est arrêtée un moment pour réfléchir à la situation. Elle était sur le point de se rendre chez sa fille Stéphanie* pour voir son nouveau petit-fils pour la première fois quand le téléphone avait sonné. Mei Ling était la voisine de Stéphanie. Haley l’avait rencontrée il y a presque trois ans et elles s’étaient liées d’amitié, étant toutes les deux des passionnées de jardinage. Mei Ling s’était ouverte un peu à Haley au fil du temps. Les parents de Mei Ling étaient des croyants, mais Mei Ling n’avait jamais manifesté d’intérêt pour la foi de ses parents. Même s’ils avaient essayé d’amener Mei Ling et ses frères et sœurs à l’église, Mei Ling avait refusé d’y aller. Depuis son jeune âge, elle ne s’intéressait qu’à elle-même. Haley se demandait ce qui pouvait causer tant de peine à Mei Ling maintenant. Tout d’un coup, elle ressentit un urgent besoin d’apporter un exemplaire du livre Par ce nom.
Haley est arrivée chez Stéphanie, qui vivait à une certaine distance de chez elle. Peu de temps après, Mei Ling a cogné à la porte. Autour d’une tasse de café, Mei Ling s’est confiée à Haley et à Stéphanie. Elle avait beaucoup de problèmes.
En l’écoutant, Haley savait qu’elle ne voulait pas lui offrir des mots vides de réconfort. Elle savait que des clichés banals n’avaient aucune valeur. Haley voulait offrir un réel espoir à son amie. Elle voulait lui parler de la véritable espérance qui se trouve dans le Dieu de la Bible.
Haley a décidé d’être directe. Elle dit à Mei Ling : « Le monde est rempli de difficultés et il est dépourvu d’espoir. »
Mei Ling a cligné des yeux. Elle dit : « C’est moi, ça. Je n’ai aucun espoir! Vous autres, vous êtes si chanceuses, vous avez de l’espoir. Vous avez votre Dieu, vous avez votre religion. »
Haley a procédé prudemment : « Nous ne sommes pas chanceuses… c’est juste que nous avons choisi de mettre notre espoir dans le Dieu vivant. »
Mei Ling a secoué la tête pour indiquer qu’elle ne voulait pas qu’Haley l’invite à devenir chrétienne. Elle dit : « Je ne veux pas être chrétienne. Mais, a-t-elle ajouté d’une voix tendue, j’ai de sérieuses questions pour votre Dieu. »
Même si Haley ne savait pas où Mei Ling voulait en venir, elle lui a répondu avec assurance : « Eh bien, Dieu est un grand Dieu et il peut répondre à tes questions. Il n’est pas fâché que tu sois en colère. Il y a de grandes questions dans la vie et il y a aussi de grandes réponses. » Puis, a‑t‑elle ajouté doucement : « Pourquoi ne pas chercher ensemble ces réponses? »
Mei Ling prit un moment pour y réfléchir, puis elle dit : « D’accord »
Des arrangements furent donc pris pour qu’Haley, Stéphanie et Mei Ling se rencontrent chaque mercredi pour étudier le livre Par ce nom. Elles se réunissaient fidèlement chaque semaine, sauf quand l’une ou l’autre était malade ou avait un autre empêchement. Mais Haley s’est assurée que l’étude continue.
Elle s’est servie du guide de l’animateur pour diriger l’étude, comme elle avait été enseignée. Elle a suivi les notes et montré les aides visuelles aux endroits appropriés. Elle avait emprunté les aides visuelles de son église. « Je suis visuelle, dit-elle, donc avoir des légumes ou l’autel de bronze sur la table devant moi m’a beaucoup aidée à comprendre le concept qui était enseigné. »
L’étude progressait bien, et Mei Ling y assistait fidèlement. Haley continuait de diriger l’étude, en utilisant le cahier d’exercices pour s’assurer que son amie comprenait bien les vérités de l’Évangile.
« Mei Ling est une femme très intelligente », dit Haley plus tard. « Elle s’est rarement trompée en répondant aux questions – peut-être trois fois seulement [pendant l’étude]. Pour maintenir l’objectivité de l’étude, Haley n’a jamais demandé à son amie si elle croyait ce qu’elles étudiaient. Elle lui demandait simplement si elle comprenait. C’est l’un des principes du cours Vision du monde réexaminée : rester objectif tout au long de l’étude et permettre au Saint‑Esprit de convaincre la personne.
« Si on me l’avait demandé, dit Haley, je n’aurais pas pu dire si Mei Ling croyait ou pas. » Mais à plus qu’à mi‑chemin de l’étude, Mei Ling a dit : « Je crois qu’il y a un Dieu et qu’il veut que je lui fasse confiance! »
Haley était excitée! C’est ce qu’elle avait espéré entendre. Ce que Mei Ling apprenait au sujet de Dieu commençait à avoir du sens pour elle. « Mais que crois-tu au sujet de Jésus? » Haley lui a demandé. Mei Ling a immédiatement changé de sujet. Haley a agi avec sagesse en n’insistant pas.
Quand les trois femmes sont arrivées au point culminant de l’étude, le chapitre quatorze, Haley était un peu inquiète. Elle avait un rendez-vous plus tard dans la journée et elle n’aurait donc pas le loisir de passer beaucoup de temps avec Mei Ling. Mais, elle était décidée à finir le chapitre en une seule séance. Cette section cruciale du livre ferait le lien entre tous les récits fondamentaux de l’Ancien Testament et ceux concernant Jésus, afin que l’Évangile ait du sens. Procédant par la foi, Haley a commencé le chapitre quatorze. Après avoir lu environ un tiers du chapitre, Haley pouvait détecter un changement d’attitude chez Mei Ling.
« Les morceaux du casse-tête commencent à s’assembler », Mei Ling a dit à Haley. Dans la cuisine où elles faisaient l’étude, toutes les aides visuelles étaient disposées sur la table et elles avaient un réel effet sur Mei Ling. Haley était très reconnaissante d’avoir pu terminer le chapitre dans le temps accordé et elle était contente d’entendre son amie dire : « Je ne veux pas que cette étude se termine! »
La semaine suivante chez Stéphanie était le moment critique, au chapitre quinze, où Mei Ling serait appelée à prendre une décision. C’est l’endroit dans le livre où le lecteur doit répondre à la question : « Croirez-vous en Jésus et le reconnaîtrez-vous comme votre Sauveur personnel, le seul et unique Dieu‑homme qui a payé la dette liée à votre péché? » Dans le guide de l’animateur, il y a une ligne tracée sur la page en dessous de cette question. Une note indique : « À moins que votre étudiant n’insiste, ne lisez pas le reste de la section un. » Lorsque Haley est arrivée à cette ligne, elle a hésité.
Mei Ling l’a regardée : « Qu’est-ce qu’on attend? On continue. » Haley percevait dans la voix de Mei Ling un vif désir de continuer.
Prudemment, Haley a dit : « Mei Ling, je dois faire une pause ici pour te poser une question. Si tu n’as pas mis ta confiance en Jésus, le reste de cette section n’est pas pour toi. »
Son amie l’a regardée avec étonnement : « Mais bien sûr, j’y crois! Comment ne le pourrais‑je pas? Jésus est mort sur la croix pour moi. Il a payé ma dette. » Puis, tout d’un coup, Mei Ling s’est mise à pleurer des larmes de joie et de soulagement.
L’étude fut interrompue un moment. Stéphanie s’est levée et a disparu dans une autre pièce, revenant avec un paquet dans ses mains.
« Je ne peux pas attendre, dit-elle, je dois te donner ceci! » Elle a tendu une Bible à Mei Ling.
« Pour moi? », Mei Ling a demandé stupéfaite. « Comment savais-tu que je voulais une Bible? »
« Je ne le savais pas, répondit Stéphanie en souriant chaleureusement, mais j’avais la foi ».
Mei Ling a caressé la couverture de la Bible. « Ma propre Bible », a-t-elle dit, émerveillée.
Après s’être installées de nouveau autour de la table, les femmes ont continué la lecture du dernier chapitre et ont terminé le livre. À la fin, Haley a demandé à Mei Ling : « À quel point dans l’étude as-tu cru? Y a-t-il eu un moment quand tu es passée de l’incrédulité à la crédulité ou est-ce que c’était un cheminement pour toi? Peux-tu mettre le doigt sur un moment en particulier? »
Mei Ling a réfléchi un moment. « C’était un cheminement. Cela a commencé quand j’ai reconnu que Dieu était réel. Puis, qu’il a envoyé Jésus… et qu’il est mort pour moi. J’ai compris que je n’avais rien à faire. »
Haley s’est rappelé que, dans moins d’un mois, Mei Ling allait visiter sa mère pour célébrer le quatre-vingtième anniversaire de cette dernière. « Est-ce que tu vas attendre le jour de son anniversaire pour lui annoncer la bonne nouvelle? »
Mei Ling a fait signe que non. « Je vais appeler ma mère dès que j’arrive à la maison! »
Après avoir ri ensemble, Haley a dit à son amie que, depuis maintenant des mois, beaucoup de personnes priaient pour elle pendant qu’elles faisaient l’étude. Même le personnel de BonneSemence, à qui elle avait parlé de l’étude, priait pour elle.
Surprise, Mei Ling demanda : « Pensez-vous que même John Cross, l’auteur du livre, priait pour moi? » Elle était profondément touchée à la pensée que tant de personnes se préoccupaient d’elle.
Haley lui a demandé : « Mei Ling, te rappelles-tu ce que tu as dit il y a quatre mois, avant qu’on commence l’étude? »
Mei Ling a fait signe que non. Haley a dit : « Rappelle-toi, tu as dit ‘Je ne veux pas être chrétienne’ ».
« J’ai dit ça? », dit Mei Ling en se pointant du doigt.
Haley hocha la tête. Elle a rappelé à son amie qu’elle avait dit qu’elle avait de grandes questions pour Dieu. « Est‑ce que Dieu a répondu à tes questions? »
« Oh oui », dit Mei Ling en faisant un grand signe de tête.
Plus tard, Haley a dit : « C’était tellement excitant de voir une personne naître de nouveau! C’était une expérience si enrichissante. Pendant des jours, je n’arrêtais pas d’y penser. Mei Ling me disait continuellement merci, merci. Je lui ai dit que ce n’était pas moi qu’il fallait remercier, mais le Seigneur. « Je ne suis que son instrument, comme tous les autres qui ont contribué à produire ce livre pour t’aider à comprendre l’Évangile. »
Haley pouvait voir le Saint-Esprit à l’œuvre dans le cœur de son amie. Mei Ling a mentionné qu’elle savait maintenant qu’elle devait pardonner ceux qui l’avaient blessée depuis des mois. « Je sais que je dois faire cela. Jésus m’a pardonnée et je dois aussi pardonner. »
Haley lui dit : « Ce n’est pas facile de pardonner, que l’on connaisse le Seigneur depuis longtemps ou depuis peu de temps, mais Dieu te donnera la force nécessaire. Ce ne sera pas par ta propre force. »
« Tu as raison », dit Mei Ling en hochant la tête. Haley était encouragée de voir que son amie comprenait les choses spirituelles.
Mais l’étude n’a pas simplement aidé Mei Ling. Plus tard, Stéphanie a dit à sa mère : « J’ai appris tant de choses grâce à ce livre. Je me sens mieux équipée maintenant pour animer une étude moi‑même. »
Cette nouvelle a touché Haley. Elle s’est rappelé sa jeunesse, lorsqu’elle ne marchait pas fidèlement avec Dieu. Ses enfants allaient à l’école du dimanche et participaient à la vie d’église, mais Haley avait toujours l’impression de ne pas en avoir fait assez pour leur donner un fondement biblique solide. Elle était donc très reconnaissante que sa propre fille ait pu aussi bénéficier de l’étude.
Maintenant, en regardant vers l’avenir, Mei Ling a très hâte de continuer à grandir dans sa foi. Elle prie pour une occasion d’expliquer l’Évangile à son mari et à ses deux enfants adultes. Elle sait comment le faire maintenant, ayant vu la manière dont Haley avait animé l’étude.
Pour ce qui est de Haley, elle est simplement reconnaissante que le Seigneur lui ait permis de participer au cheminement spirituel de Mei Ling. Elle est reconnaissante du temps qu’elle a investi à apprendre comment utiliser le matériel pour animer une étude. Elle se sent équipée pour expliquer l’Évangile sur-le-champ. Même si elle ne se considère pas un enseignant expert, elle a maintenant la confiance nécessaire pour communiquer le message de l’Évangile. « Si je peux le faire, n’importe qui peut le faire! »
[*Nous avons modifié tous les prénoms conformément à la politique de BonneSemence.]