Nous sommes en 1979. Minh Trang* a trois ans. Sous le couvert de l’obscurité, sa famille monte dans une embarcation de fortune sur la côte du Vietnam. Prévue pour 20 personnes, celle-ci contient en fait 70 passagers terrifiés, serrés comme des sardines et sans espace pour bouger. Le danger guette sans cesse les passagers de cette coquille de noix qui pourrait chavirer dans le temps de le dire. Mais, ce n’est rien comparé aux souffrances que leur a infligées le régime communiste. C’est pourquoi les parents de Minh ont décidé de tenter leur chance dans l’obscurité de la nuit.

Ainsi commence pour eux une épopée de plus de huit mois en mer. Minh n’a jamais oublié cette expérience effroyable. Ce n’est qu’après avoir affronté beaucoup d’épreuves et suivi un itinéraire parsemé de détours que sa famille arrive enfin au Canada. Après avoir échappé à la mort, ils font maintenant face à des conditions de vie misérables. Refaire leur vie au Québec n’est pas chose facile pour les parents de Minh. Au Vietnam, ils étaient médecins. Il leur faut maintenant suivre une formation de recyclage ardue avant de pouvoir exercer leur profession dans leur nouveau pays. De plus, un système de quotas limite l’accès des étrangers à la profession et les parents doivent faire de grands sacrifices, apprendre le français, travailler à des petits boulots, élever leurs enfants et étudier pour obtenir le fameux permis d’exercer la médecine.

Minh se souvient encore de ces années difficiles. Ses parents, qui réussissent enfin à se qualifier comme médecins, l’ont inspiré par leur persévérance à choisir lui aussi une carrière médicale. Mais, même si sa qualité de vie est améliorée, Minh cherche autre chose. Il veut découvrir le sens de la vie.

Il commence alors à faire des recherches en ligne. Venant du Vietnam, il a une vision orientale du monde, mais il veut en savoir plus sur le christianisme. Dans le cadre de ses recherches, il tombe sur le site Web d’une église évangélique de sa ville de résidence. Comme l’église publie tous ses sermons en ligne, Minh prend l’habitude de les écouter. Après en avoir entendu une dizaine, il commence à penser que ce serait une bonne idée de parler au pasteur. Mais, le pasteur Gérard* serait-il disposé à lui parler?

Sa demande ayant été acceptée, ils se rencontrent dans un restaurant. Minh parle longuement avec le pasteur Gérard et, à la fin de la conversation, ce dernier lui tend un livre en français et lui demande s’il aimerait le lire pour en savoir plus. Gérard savait bien que le livre Par ce nom serait mieux adapté pour répondre aux questions de Minh, mais il n’avait en main qu’un exemplaire du livre L’homme sur le chemin d’Emmaüs ce matin-là. Minh accepte le livre avec enthousiasme et promet de le lire.

Peu de temps après, Minh communique de nouveau avec le pasteur Gérard. Il avait lu une partie du livre et voulait en parler. De retour au même restaurant, Minh partage avec passion ce qu’il a appris jusqu’à présent. Gérard s’en réjouit, mais il devient soucieux lorsque Minh commence à comparer la vision biblique du monde et sa propre vision orientale. Dans l’une de ses observations, Minh affirme en effet que « Jésus est comme le Bouddha ». Gérard se demande comment faire pour bien répondre à ces pensées syncrétiques, mais il n’en a pas l’occasion lors de cette rencontre. Minh, un médecin, est très intelligent. Gérard se demande comment lui présenter la différence qui existe entre Jésus et les nombreuses divinités orientales.

Par la suite, Minh et le pasteur se rencontrent de nouveau autour d’un repas. Le pasteur Gérard a bien préparé quelques idées à présenter, mais, sentant que le Saint-Esprit lui demandait de ne pas le faire, il laisse la parole à Minh. Quand celui-ci lui raconte ce qu’il a appris, il devient évident que le Saint-Esprit a fait une œuvre dans son cœur. Notre docteur a maintenant une compréhension plus complète du message central de la Bible.

« Gérard, j’avais tort. Je comprends maintenant que Jésus est unique en son genre. Il est celui qui devait venir. » Minh n’a pas seulement compris le message de la Bible, il a aussi mis sa confiance en Jésus pour son salut. Lors de la même conversation, il en profite pour demander au pasteur Gérard s’il pourrait être baptisé au chalet familial afin de rendre témoignage à sa famille. Ce dernier est plus qu’heureux de lui rendre ce service.

Minh est maintenant un membre actif de l’église du pasteur Gérard et il communique ouvertement sa foi en Jésus. Depuis sa nouvelle naissance, il partage la bonne nouvelle. Au travail, il a regroupé quelques médecins chrétiens pour trouver des manières de toucher les étudiants en médecine avec l’Évangile.

Minh a pris l’habitude de faire des rétrospectives de sa vie plutôt que de regarder seulement en avant. « Nous tentons souvent de trouver le bonheur dans le futur, alors que le vrai bonheur consiste à se rappeler le chemin parcouru, » dit-il. Alors qu’il réfléchit sur son propre parcours, Minh peut voir comment Dieu a orchestré les évènements de sa vie. Le Seigneur a aidé sa famille à échapper à l’instabilité politique du Vietnam, à s’établir au Canada et à lui permettre de devenir médecin. Le Seigneur l’a aussi guidé dans sa quête d’un sens à sa vie, en lui faisant rencontrer le pasteur Gérard et en l’amenant au salut en Jésus. Minh est très reconnaissant à Dieu de son aide durant sa quête. Maintenant, son souhait est que beaucoup d’autres empruntent ce chemin de foi en Christ.

(* Tous les noms ont été changés en conformité à la politique de BonneSemence.)