« Faut que j’aille. »

Antoine a lancé la phrase en plein milieu d’une discussion, avec un haussement d’épaules et un pas de recul, puis il a disparu avec un bond sans même nous saluer.

Il n’est pas revenu.

Un sentiment bien connu de frustration m’a envahi en regardant Antoine disparaître… Je me suis rappelé mon adolescence quand je faisais du cheval sur des terrains très accidentés. Une fois, alors que mon cheval galopait le long d’un sentier de montagne, il a soudainement figé, puis s’est emballé hors du sentier me laissant par terre, étourdi et avec des bleus. Je me suis relevé la tête juste à temps pour voir mon cheval disparaître en galopant derrière une colline à l’horizon, la selle vide et les étriers battant l’air. J’avais supposé que le sentier était libre d’obstacles, mais apparemment, mon cheval n’était pas du même avis.

Un scénario semblable s’est produit avec Antoine.

J’avais été invité, avec plusieurs autres, chez un ami pour la fin de semaine. Antoine était de ceux qui s’étaient rassemblés. Je l’ai rencontré plus tôt ce matin-là et j’ai vite détecté qu’il ne venait pas d’une famille qui fréquentait une église. Lui et moi étions en train de boire un thé glacé tout en bavardant quand Dave est venu nous rejoindre.

D’une manière quelconque, la conversation a tourné vers un sujet spirituel. Immédiatement, comme un chrétien « prêt à donner une réponse », Dave a saisi l’occasion et a vite présenté l’Évangile. Son noble motif, bien sûr, était que notre nouvel ami soit sauvé. Mais Antoine « s’est emballé » avant que Dave puisse finir sa présentation. Et, comme c’était le cas pour mon cheval effrayé, nous étions laissés tous les deux perplexes, nous demandant quand (ou si!) nous allions revoir Antoine.

Qu’est-il arrivé ? Qu’est-ce qui a poussé Antoine à fuir de la sorte ?

Certains croyants répondraient : « Ce n’était pas son temps pour être sauvé. » D’autres diraient : « L’important, c’est que vous avez essayé de lui témoigner… laissez les résultats à Dieu. » ou, « C’est Jésus qu’il a rejeté, pas vous, alors ne vous sentez pas trop mal. » J’ai aussi entendu : « Excellent! Vous avez semé des graines qui germeront un jour… »

Chacun de ces commentaires bien intentionnés contient une parcelle de vérité, mais ils manquent tous un élément extrêmement important. Il y a un aspect de la communication que nous ne devons pas négliger si nous voulons transmettre l’Évangile de manière efficace. Le voici :

Le moment où nous commençons à faire des suppositions, nous avons cessé de communiquer.

La réalité est que le sentier vers la foi en Jésus-Christ peut être rempli d’obstacles à la communication. Nous rencontrerons des difficultés si nous tenons trop de choses pour acquis.

Voici quatre exemples d’obstacles :

1. L’IGNORANCE – Si nous supposons que la personne à qui nous parlons a plus de connaissances de Dieu et de la Bible qu’elle en a en réalité, nous serons peut-être consternés d’apprendre qu’en fait, elle n’en a aucune connaissance. Si le message de la Bible était un casse-tête, cette personne aurait très peu, ou même aucune, des pièces nécessaires pour comprendre le sens de la Bible. Il est dit que l’église en Amérique du Nord, qui grandit le plus rapidement aujourd’hui, est l’Église des illettrés bibliques. Ce n’est donc pas surprenant que, récemment, une jeune femme à qui on a présenté un des livres de la Bible ait dit : « Éphésiens ? Je pensais que c’était une maladie de la peau! »

2. LA CONFUSION – Si nous tenons pour acquis que la personne à qui nous parlons comprend le sens de ce que nous disons, nous serons peut-être surpris de découvrir qu’elle est confuse quant au message biblique. Elle peut avoir un peu d’information concernant la Bible, mais parce que les pièces du casse-tête sont mal assemblées, elle a une vue tordue du message. À travers les siècles, d’innombrables groupes religieux, chacun avec ses propres nuances, ont brouillé le sens de ce que dit la Bible en réalité.

3. LE SYNCRÉTISME – Si nous supposons que la personne à qui nous parlons partage notre vision du monde, nous serons peut-être étonnés de découvrir qu’il y a du syncrétisme dans sa compréhension du message de la Bible. Elle a ajouté des idées, des enseignements ou des philosophies non bibliques à sa vision déjà tordue du message. Même si elle dit être d’accord avec tout ce que nous lui disons, en réalité, elle ne fait que le rajouter à une vision du monde où chacun croit ce qu’il veut.

4. LES PRÉJUGÉS – Si nous tenons pour acquis que la personne à qui nous parlons est ouverte à notre message, nous serons peut-être stupéfiés en apprenant qu’elle a des préjugés par rapport à la Bible. Elle en est méfiante. Elle rejette donc non seulement la Bible, mais quiconque en fait la promotion. L’athéisme, le post-modernisme, l’agnosticisme et de nombreux autres « isme » sont des philosophies qui sont fondamentalement opposées à l’existence d’une vérité absolue. Les réactions par rapport à la vérité biblique peuvent aller d’une remarque peu sérieuse, au mieux, à de la persécution sévère, au pire.

Étant donné la nature grave et éternelle du message que nous portons, nous devons être conscients de ces obstacles très réels à la communication.

En travaillant avec les chevaux, j’ai découvert (à mes dépens), les instincts que Dieu a donnés à ces belles créatures puissantes. Il faut les respecter. Ignorer les signaux de mon cheval serait insensé et risqué. Mais une fois que j’ai appris à interpréter ses mouvements subtils, je pouvais anticiper quand il serait susceptible de se dérober. Graduellement, j’ai acquis les techniques nécessaires pour diriger doucement mon cheval avec soin le long de quelques sentiers de montagnes très dangereux.

De la même façon, quand nous passons du temps avec des non-croyants, c’est notre désir de les amener le long du sentier de la compréhension biblique et à la foi en Jésus-Christ. Mais nous devons être sages et reconnaître les obstacles dangereux qu’il peut y avoir, tels que les quatre que j’ai mentionnés. Par la grâce de Dieu et avec son aide, nous pouvons anticiper les réponses négatives de nos amis tout en les guidant avec douceur et respect vers une compréhension claire de l’Évangile.

On dirait que c’est justement la manière dont Dieu veut que nous nous prenions pour diriger les gens vers lui.

« Mais sanctifiez dans vos cœurs Christ le Seigneur, étant toujours prêts à vous défendre, avec douceur et respect, devant quiconque vous demande raison de l’espérance qui est en vous. » (1 Pierre 3.15)

Les outils et ressources de BONNESEMENCE sont conçus pour aider les croyants à surmonter les obstacles de l’ignorance, de la confusion, du syncrétisme et des préjugés lorsqu’ils partagent le message de la Bible avec d’autres. Chaque outil présente le message biblique, de la création à la croix. Avec objectivité et respect, l’auteur laisse la Bible parler d’elle-même. Nous aidons ainsi les gens à surmonter quelques-uns des plus importants obstacles qui les empêchent de mettre leur confiance en Jésus-Christ pour leur salut. Et ils seront moins portés à nous fuir!

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