Les dernières paroles d’un Sauveur à l’agonie, seconde partie

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Jésus a fait sept déclarations au cours des dernières heures qui ont précédé sa mort, alors qu’il était attaché à la croix. Elles nous sont rapportées dans les évangiles, et les principales ressources de BonneSemence mettent l’accent sur trois d’entre elles. Dans ce billet en deux parties, nous examinerons le sens profond de chacune des sept déclarations.

Introduction

On a arrêté Jésus de Nazareth, dans la nuit, sous de fausses accusations. Ainsi accusé à tort, on l’a exhibé devant une série de tribunaux. En fait, ces audiences n’étaient qu’un prétexte pour rendre légal ce que les chefs religieux juifs prévoyaient déjà : une condamnation à mort pour blasphème. Jésus a donc été battu et tourné en ridicule, puis condamné à mort par crucifixion par Ponce Pilate, le gouverneur romain.

Le but de cette forme d’exécution barbare consistait à prolonger l’agonie aussi longtemps que possible. Cependant, la crucifixion de Christ s’est avérée d’une durée relativement courte : de la « troisième » heure (vers 9 h (Marc 15.25)) jusque vers la « neuvième » heure (15 h (Marc 15.33)).

Quand on lit la description de ce qui s’est produit durant ces six heures, on ne trouve aucun détail sensationnel ou mélodramatique au sujet de la souffrance physique que Jésus a endurée, cloué à la croix. La Bible ne satisfait pas notre curiosité. On ne trouve aucun des détails atroces auxquels on pourrait s’attendre du journalisme à sensation. Au contraire, le récit de la crucifixion est raconté simplement, sans propos dramatiques. L’intention n’était pas de minimiser les souffrances de Christ. Sa douleur était bien réelle, mais ce n’est pas sa douleur que les Écritures font ressortir. La Bible donne plutôt un aperçu de l’amour de Jésus pour l’humanité par les sept déclarations qu’il a faites au cours des dernières heures avant sa mort. Comme les dernières paroles qu’un être cher prononce sur son lit de mort revêtent une grande importance pour sa famille et ses amis, ainsi ont retenti avec puissance les paroles de Christ à travers le temps.

Dans la première partie de ce billet en deux parties, on a étudié la signification des trois premières déclarations de Christ à la croix. À présent, cette seconde partie traitera des quatre dernières.

Quatrième déclaration

« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? » (Matthieu 27.46 et Marc 15.34)

En examinant le récit de l’Évangile au sujet de la crucifixion de Christ, on apprend que, après que Jésus s’est trouvé sur la croix pendant environ trois heures, des ténèbres ont couvert la scène et ont tout obscurci. Un silence déconcertant a certainement dû accompagner ces ténèbres. À part les gémissements des hommes crucifiés, on entendait probablement peu de bruit de la part des témoins de ce spectacle sanglant et douloureux. Les insultes et les railleries incessantes ont dû rapidement prendre fin lorsque chaque spectateur s’est mis à se demander pourquoi le soleil ne lui était plus visible, de façon anormale et inattendue.

Puis, du milieu des ténèbres s’est fait entendre un cri saisissant, un son atroce et déchirant.

Et vers la neuvième heure, Jésus s’écria d’une voix forte : Éli, Éli, lama sabachthani? (Matthieu 27.46, LSG)

Jésus s’était exprimé en araméen, la langue couramment parlée au quotidien dans cette partie du monde. Sans tenir compte de la langue, ses mots étaient simples. Mais que signifient-ils?

« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? » (Matthieu 27.46, LSG)

Ces ténèbres anormales semblent avoir servi d’expression visuelle du sentiment d’abandon que Jésus ressentait. Pourtant, elles représentaient bien plus qu’un terrible sentiment de séparation; il s’agissait d’une réalité nécessaire, bien que déroutante et inexplicable pour notre intelligence limitée. On a l’impression que c’est incompréhensible. Comment le même Dieu qui nous assure « Je ne te délaisserai point, et je ne t’abandonnerai point » (Hébreux 13.5, LSG) et qui a dit de Jésus à son baptême « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection » (Matthieu 3.17, LSG) pouvait-il maintenant délaisser son Fils bien-aimé? Comment était-ce possible? Pour quelle raison?

Il semble que c’était durant cette période, alors que le soleil n’était plus visible, que le Dieu très-haut, celui qui est saint, ne pouvait pas regarder son cher Fils. La Bible nous dit que Jésus est devenu l’offrande qui a expié les péchés de l’humanité.

Celui qui était innocent de tout péché, Dieu l’a condamné comme un pécheur à notre place pour que, dans l’union avec le Christ, nous soyons justes aux yeux de Dieu. (2 Corinthiens 5.21, SEM)

Dans son propre corps, il [Christ] a porté nos péchés sur la croix, [s’offrant lui-même et de son plein gré comme sur un autel à sacrifices]. (1 Pierre 2.24, BFC)

Autrement dit, Dieu – infiniment saint et bien au-dessus de tout ce qu’on arrive à comprendre – a détourné son regard de son Fils qui, n’ayant pourtant commis aucun péché, a entièrement porté sur lui-même le poids et les conséquences des péchés de toute l’humanité.

La raison expliquant une telle séparation est difficile à comprendre selon la perspective de notre intelligence strictement humaine et terrestre. Après tout,

je suis né dans l’iniquité, et ma mère m’a conçu dans le péché (Psaumes 51.5, LSG).

Mais Dieu, qui est saint, ne peut tolérer le péché sous aucune forme.

[Dieu] tes yeux sont trop purs pour voir le mal, et tu ne peux pas regarder l’iniquité.

(Habacuc 1.13, LSG)

Et puisque Dieu est juste, il ne peut pas faire abstraction du péché. Des mesures doivent être prises à l’égard du péché; il doit être puni. Jésus n’avait commis aucun péché pour lequel il était responsable, néanmoins, il s’est chargé volontiers de toute la culpabilité et la honte liées au péché de l’humanité.

La réalité horrible de ce que cela signifiait pour Christ d’être séparé de Dieu, son Père céleste, constitue un triste rappel de ce que cela voulait dire pour Jésus de subir les conséquences de nos péchés.

Plus de 700 ans auparavant, en prévision de ce qui arriverait plus tard à la croix, le prophète Ésaïe s’est exprimé ainsi :

Pourtant, en vérité, c’est de nos maladies qu’il s’est chargé, et ce sont nos souffrances qu’il a prises sur lui, alors que nous pensions que Dieu l’avait puni, frappé et humilié. Mais c’est pour nos péchés qu’il a été percé, c’est pour nos fautes qu’il a été brisé. Le châtiment qui nous donne la paix est retombé sur lui et c’est par ses blessures que nous sommes guéris. Nous étions tous errants, pareils à des brebis, chacun de nous allait par son propre chemin : l’Éternel a fait retomber sur lui les fautes de nous tous. (Ésaïe 53.4‑6, SEM)

Notre nature humaine veut banaliser l’immoralité du péché. On minimise et on déprécie le péché. On trouve diverses façons de le justifier. Toutefois, la Bible soutient que…

… le salaire du péché, c’est la mort (Romains 6.23, LSG).

La Bible dit aussi que l’essence de la mort, c’est la séparation; pas seulement la séparation de tout ce qu’on chérit dans cette vie, mais surtout la séparation d’avec Dieu lui-même, pour l’éternité. C’est une réalité de la vie – et de la mort – pour toute personne née dans ce monde que nous sommes…

… exclus de la présence de Dieu (Colossiens 1.21, SEM).

Le cri déchirant « Mon Dieu, mon Dieu… » qui a jailli du for intérieur de Jésus est un rappel douloureux de la raison pour laquelle il s’est senti complètement abandonné de Dieu à la croix. Il ressentait la séparation que nous méritions.

Ces paroles représentent une citation exacte de Psaumes 22.1, mais Jésus ne faisait pas que réciter des mots bien connus de manière à exprimer son sentiment d’angoisse. En fait, ce passage de Psaumes 22 (et d’autres) était une prophétie quant à ce qui se produirait à la croix des siècles plus tard.

À la lumière de ces précisions, il est important de comprendre l’importance du fait que Jésus a « porté les péchés du monde ». Son geste rappelle en fait le moment où, plus de 1 500 ans plus tôt, l’Éternel a institué le rite sacrificiel parallèlement à l’utilisation du tabernacle. Parmi les instructions que Dieu a données au peuple d’Israël, il leur demandait d’apporter des animaux à la tente de la rencontre afin qu’ils soient offerts sur l’autel de bronze. Il leur a aussi précisé quel type d’animal apporter (Lévitique 1.1‑3). Puis, la personne apportant l’animal…

… posera sa main sur la tête de l’animal et celui-ci sera accepté comme victime expiatoire pour lui (Lévitique 1.4, SEM).

Le geste d’une personne plaçant sa main sur la tête de l’animal exprimait une identification. Cela symbolisait que les péchés et la culpabilité de cette personne étaient ainsi transférés à l’animal. Puisque la mort est le prix à payer pour le péché, l’animal devait mourir. Un innocent mourrait alors à la place d’un coupable.

Cela faisait partie d’une aide visuelle élaborée que Dieu fournissait aux Israélites. À l’époque, les gens avaient une compréhension limitée du sens rattaché à ce que Dieu leur demandait de faire. Or, comme ils obéissaient avec foi, Dieu se chargeait de leur problème lié au péché. Le sacrifice animal représentait seulement une solution temporaire au besoin de pardon d’une personne. En fait, elle existait en attendant le moment où un innocent « porteur de péchés » mourrait à notre place et paierait en entier le prix de notre péché, celui que nous méritions de payer. Ce type de paiement serait effectué une fois pour toutes et ne serait plus jamais exigé.

Christ s’est offert une seule fois pour porter les péchés de beaucoup d’hommes (Hébreux 9.28, S21).

Par amour pour nous, Jésus a volontiers « souffert la croix en méprisant la honte qui s’y attachait » (Hébreux 12.2, S21). Ainsi attaché à la croix, il a été abandonné de son Père comme cela ne s’était jamais produit afin que la promesse de Dieu « Je ne te délaisserai point, et je ne t’abandonnerai point » (Hébreux 13.5, LSG) devienne possible pour nous.

Aucun de nous ne pourra jamais comprendre ce qu’ont représenté ces quelques heures de séparation absolue pour Jésus, ce que c’était pour le bien-aimé Fils de Dieu d’être abandonné de son Père. Malgré le fait qu’il endurait la pleine mesure du jugement de Dieu à l’égard du péché de l’homme, Jésus n’a jamais renié son Père céleste; il l’appelait encore « mon Dieu ». En effet, il s’est tourné vers Dieu alors qu’il connaissait le désespoir : pourquoi, Dieu, pourquoi?

Jésus n’avait pas détourné son regard de Dieu malgré son horrible supplice. Loué soit Dieu, car nous ne connaîtrons jamais l’intensité du sentiment de solitude qui a habité Jésus à la croix. Cependant, nous vivrons des moments où le ciel semblera lourd, où Dieu semblera distant et indifférent aux cris de notre cœur. David se sentait souvent ainsi, mais il n’a jamais hésité à présenter ses « pourquoi? » au Seigneur lorsqu’il épanchait son cœur en prière (p. ex. : Psaumes 10.1; 43.2; 88.14; voir aussi Psaumes 6.3; 13.1 et la suite; 77.7 et la suite).

Après six heures insupportables à la croix, le moment est enfin venu où Jésus a su que son but ultime en venant sur terre avait été parfaitement atteint : il « savait que tout était déjà accompli » (Jean 19.28, S21). Il avait entièrement payé le prix du péché de l’homme.

Après cela, il semble que les trois dernières déclarations de Jésus se soient rapidement enchaînées.

Cinquième déclaration

« J’ai soif » (Jean 19.28)

Au départ, on pourrait croire que la signification de cette courte déclaration est très simple et claire. Après tout ce qu’il avait enduré, on comprend très bien que Jésus devait être gravement déshydraté. Rappelons que Jésus n’avait pas uniquement souffert le supplice insupportable de la crucifixion sous la chaleur du soleil méditerranéen; avant cela, il avait été torturé et maltraité pendant de longues heures par les soldats. Sa soif était donc bien réelle, mais les Écritures ont choisi de ne pas entrer dans les détails à propos de ce besoin ni des autres souffrances de Jésus.

En vérité, il est pertinent de remarquer que cette courte déclaration correspondait à l’accomplissement d’une prophétie de plus. Aucun détail prophétique n’est trop petit pour se réaliser. Après tout ce que Jésus avait traversé, ses lèvres et sa gorge devaient être si sèches qu’il a dû avoir de la difficulté à prononcer ses derniers mots avant sa mort. Encore une fois, ce détail avait été mentionné dans les Écritures des siècles plus tôt :

« Ma gorge est desséchée comme un tesson d’argile, ma langue colle à mon palais » (Psaumes 22.15, SEM).

Bien qu’il s’agisse de la seule occurrence où Jésus a exprimé un besoin physique personnel au cœur de toutes ses souffrances, les mots « j’ai soif » n’étaient que d’importance secondaire par rapport à l’intention principale.

D’autres passages des Écritures rapportent que Jésus, juste avant sa crucifixion, a refusé un breuvage. Alors pourquoi, six heures plus tard, juste avant de rendre son dernier soupir, Jésus voulait-il maintenant étancher sa soif?

Pour répondre à la question « pourquoi? », réfléchissez à ce qui suit à propos du premier refus de Jésus de boire (Marc 15.23; Matthieu 27.34). Du « vin mêlé de myrrhe » représentait une drogue conçue pour calmer la douleur. Jésus ne voulait rien boire qui atténuerait sa perception de ce que signifiait le fait de porter les péchés du monde entier. Le prix à payer pour les péchés des hommes n’avait rien à voir avec l’accomplissement d’une attente divine, arbitraire et cosmique. Non, Jésus avait consciemment et délibérément choisi d’aller à la croix, dans une soumission complète à la volonté de son Père, pour accomplir ce qui ne pouvait être fait que par sa souffrance et sa mort. Il n’allait choisir aucune autre issue.

Mais ce n’est pas tout. Après avoir dit : « J’ai soif », Jésus s’est fait donner une gorgée de vinaigre de vin (Jean 19.28; Marc 15.36). Je ne crois pas que ce liquide avait simplement pour but de satisfaire ses besoins physiques, aussi réels qu’ils l’étaient. Après tout, ses souffrances achevaient et il allait bientôt mourir. En fait, à cause de l’importance de ce qu’il s’apprêtait à prononcer, il était impératif que la voix de Jésus soit entendue et bien comprise.

Après avoir humecté ses lèvres gercées et sa gorge sèche, Jésus était maintenant en mesure de crier d’une « voix forte » ses dernières paroles puissantes, une déclaration triomphale. Jésus a déployé un effort ultime pour pousser son dernier cri. Et ces mots n’ont pas échappé à l’attention de son disciple Jean, qui se tenait près de la croix (Jean 19.26). C’est d’ailleurs lui qui a rapporté ces mots dans les Écritures. Ces mots devaient perdurer dans le temps et être pris au sérieux par tous ceux pour qui Christ est mort.

Sixième déclaration

 « Tout est accompli » (Jean 19.30, voir aussi Matthieu 27.50 et Marc 15.37)

 Pour arriver à saisir son sens profond, il importe de comprendre fondamentalement ce que cette phrase signifiait à l’origine, lorsque Jésus l’a prononcée.

La traduction française de « Tout est accompli » provient d’un seul et unique mot en grec – tetelestai – et il est concevable de penser que c’est le mot le plus significatif jamais prononcé par Jésus. On pourrait rendre ce verbe par les temps composés suivants : « tout était accompli dans le passé, tout est encore accompli dans le présent et tout sera toujours accompli à l’avenir ».

Ce « tout est accompli » n’a pas été murmuré par un homme exténué et vaincu à l’aube de sa mort. Il s’agissait plutôt d’un cri final triomphal. Lorsque Jésus a crié « tout est accompli », il exprimait en fait l’idée suivante : « J’ai achevé avec succès l’œuvre que j’étais venu accomplir. »

Peu de gens en fin de vie peuvent déclarer : « J’ai accompli tout ce que j’ai voulu faire. Je n’ai rien laissé d’inachevé ou d’incomplet. » Or, c’est exactement ce que Jésus a voulu dire. Quand il est mort, il n’a rien laissé inachevé.

Plusieurs heures plus tôt, Jésus avait rassemblé ses disciples dans une chambre haute. Il a d’abord prié pour lui-même. Puis, alors qu’il se confiait à son Père céleste, Jésus a déclaré :

« J’ai fait connaître ta gloire [Dieu] sur la terre en accomplissant l’œuvre que tu m’avais confiée. » (Jean 17.4, SEM)

Pendant qu’il priait, Jésus anticipait ce qui allait se produire à la croix et il a parlé avec certitude de cette « œuvre » comme si elle était accomplie, comme si elle s’était déjà produite. Seul Dieu est en mesure de parler d’événements à venir comme s’ils s’étaient déjà produits.

Pourtant, on entend ensuite ces paroles paroxystiques à la croix : Tetelestai. Alors, que voulait dire Jésus?

Le mot tetelestai avait de nombreux usages dans la culture de l’époque de Jésus, mais les trois qui suivent revêtent un sens particulier dans le contexte du récit biblique des dernières paroles de Christ. Les commentaires suivants sont tirés de la publication de BonneSemence Par ce nom :

  • Tetelestai est le mot qu’un serviteur utilisait pour dire à son maître qu’il avait achevé une tâche : « J’ai terminé le travail que vous m’avez donné à faire. »
  • Tetelestai était aussi un terme de commerce utilisé couramment par les Grecs. Il signifiait la fin d’une transaction, lorsqu’une dette était entièrement payée. Quand le dernier versement était fait, on pouvait dire « tetelestai », c’est-à-dire « la dette est acquittée ». Des reçus anciens ont été retrouvés sur lesquels était inscrit le mot tetelestai, « payé en entier ».
  • Le choix d’un agneau pour le sacrifice au temple était une tâche importante. On examinait tout le troupeau et lorsqu’on trouvait un agneau parfait, on disait : « tetelestai », soit « mission accomplie ».

Dans un sens, Jésus s’est littéralement exclamé : « Le travail que tu m’as confié est achevé; la dette est payée; l’agneau expiatoire est trouvé! » « Tetelestai! » « Tout est accompli. »*

Voilà la merveilleuse nouvelle : par sa mort à la croix, Christ a accompli en entier l’œuvre rédemptrice nécessaire pour notre salut. Ce que Christ a fait pour nous n’aura jamais à être répété et il n’y a rien que nous puissions ajouter à son sacrifice parfait.

Il [Jésus] n’a pas besoin comme les autres grands-prêtres d’offrir chaque jour des sacrifices, d’abord pour ses propres péchés, ensuite pour ceux du peuple, car il a accompli ce service une fois pour toutes en s’offrant lui-même en sacrifice. (Hébreux 7.27, S21)

Aucun des sacrifices de l’Ancien Testament ne pouvait effacer les péchés; leur sang couvrait seulement temporairement les péchés de l’homme. Par contre, quand Jésus, l’Agneau parfait de Dieu, est mort à la croix, sa mort a effacé les péchés du monde pour toujours. Auparavant, Jean‑Baptiste avait annoncé ce que Jésus allait faire lorsqu’il a déclaré :

« Voici l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde. » (Jean 1.29, LSG)

C’est par le sang versé de Christ que notre péché – le mien et le vôtre – a été entièrement payé. Puisque Jésus a déjà payé en entier, il serait idiot de notre part d’essayer de faire quoi que ce soit en plus dans le but de payer pour nos péchés. Le fait d’essayer d’ajouter quelque chose à l’œuvre de Jésus indiquerait que l’on ne croit pas réellement que Jésus a tout payé. Mais Christ a bel et bien tout payé. Nous devons uniquement croire que ce que Jésus a fait pour nous à la croix était suffisant pour régler entièrement la dette de notre péché. Nous devons uniquement et simplement accepter le cadeau du salut offert par Dieu – portant la mention « payé en entier » – à notre intention à vous et moi.

Voilà l’extraordinaire vérité : la mort et le sacrifice de Jésus ont suffi à payer pour les péchés de toute l’humanité, de toute personne ayant vécu, dans le passé, le présent ou l’avenir! Pas étonnant que les enseignants de la Bible parlent de « l’œuvre parfaite » de Christ!

Tetelestai est donc l’expression parfaite pour résumer ce que Christ a fait pour nous à la croix. Par sa mort, Christ a entièrement accompli le plan rédempteur de Dieu pour l’humanité, un plan qu’il avait en tête depuis le commencement.

À peine trois jours plus tard, le cri triomphal de victoire de Christ « Tout est accompli! » a reçu l’approbation enthousiaste de Dieu le Père lorsque Jésus a vaincu le tombeau et triomphé de la mort!

Septième déclaration

 « Père, je remets mon esprit entre tes mains. » (Luc 23.46, LSG)

 Un instant avant de rendre son dernier soupir, Jésus a prononcé ses derniers mots sur la croix. Dans ces quelques mots, on sent un calme surprenant et on détecte la ferme assurance de la confiance de Jésus en son Père céleste.

Ces paroles forment un contraste frappant avec ce à quoi on s’attend normalement d’une personne à l’article de la mort. En outre, le simple fait que Jésus a parlé et qu’il l’a fait avec cohérence et dans un but intentionnel est révélateur. La vie ne s’est pas juste retirée de lui.

Par ailleurs, les mots de Jésus n’avaient rien à voir avec les cris violents de désespoir d’un mourant qui tente de s’accrocher à la vie. Ils n’avaient rien à voir avec les mots affolés de celui qui craint le pire alors qu’il glisse vers l’éternité. Non, ils reflétaient plutôt le cœur en paix de celui qui remet sa vie aux tendres soins de Dieu. Ils rappellent la même calme assurance que Jésus avait transmise à ses disciples plus tôt :

 « Que votre cœur ne se trouble point. Croyez en Dieu, et croyez en moi. Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. Si cela n’était pas, je vous l’aurais dit. Je vais vous préparer une place. Et, lorsque je m’en serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi. » (Jean 14.1-3, LSG)

Une traduction différente exprime ces mêmes versets ainsi :

 « Ne soyez pas si inquiets, leur dit Jésus. Ayez confiance en Dieu et ayez aussi confiance en moi. Il y a beaucoup de place dans la maison de mon Père; sinon vous aurais-je dit que j’allais vous préparer le lieu où vous serez? Et après être allé vous préparer une place, je reviendrai et je vous prendrai auprès de moi, afin que vous soyez, vous aussi, là où je suis. » (Jean 14.1-3, BFC)

Ces dernières paroles prononcées à la croix expriment une confiance et une paix qui vont bien au‑delà de la compréhension humaine. Elles exprimaient avec puissance une espérance confiante, seulement possible parce que Jésus allait bientôt être accueilli chez lui, dans les tendres bras de son Père. Plus tôt, juste avant la fête de la Pâque, la Bible rapporte que…

Jésus savait que l’heure était venue pour lui de quitter ce monde pour s’en aller auprès de son Père. (Jean 13.1, SEM)

Et l’heure était maintenant venue.

Jusqu’à la toute fin, Jésus a tenu la situation bien en main. Sa mort imminente ne l’a pas surpris. Après tout, l’objectif de la vie de Jésus était de venir dans le monde précisément pour mourir. L’apôtre Paul l’a évoqué très clairement :

Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver des pécheurs. (1 Timothée 1.15, S21)

Jean, le disciple bien-aimé de Jésus qui était présent lors de la crucifixion, a écrit ces mots plusieurs années après cet événement :

Et cet amour consiste, non point en ce que nous avons aimé Dieu, mais en ce qu’il nous a aimés et a envoyé son Fils comme victime expiatoire pour nos péchés. (1 Jean 4.10, LSG)

Maintenant que son œuvre rédemptrice était achevée, Jésus a délibérément choisi le moment exact où il a remis sa vie à son Père céleste.

« le Père me connaît et […] je connais le Père; et je donne ma [propre] vie [en sacrifice] pour mes brebis. […] Le Père m’aime, parce que je donne ma [propre] vie, afin de la reprendre. Personne ne me l’ôte, mais je la donne de moi-même; j’ai le pouvoir de la donner, et j’ai le pouvoir de la reprendre » (Jean 10.15, 17-18, LSG et ajouts tirés de la traduction anglaise AMP).

Ainsi, Jésus a rendu son dernier soupir et a laissé son esprit le quitter. Sa mort n’a pas été lente. En fait, il a donné sa vie de son propre gré, sans y avoir été contraint (Matthieu 27.50). Personne ne lui a enlevé la vie. Il l’a volontairement donnée.

Notre culture occidentale n’aime pas penser à la nature éphémère de la vie et elle fait à peu près tout pour éviter de s’y attarder. On donne plutôt l’importance au fait de vivre le « moment présent »… pour éviter de penser à la certitude inévitable de la mort. Pour la plupart des gens, il s’agit probablement de leur plus grande peur, parce que la mort est tellement définitive. Tellement inconnue.

La Bible ne fait pas abstraction d’une telle peur. Elle reconnaît que la peur de mourir et de la mort en soi fait foncièrement partie de la vie. Elle est notre ennemie. Cependant, la Bible s’empresse de nous assurer que…

Le dernier ennemi qui sera détruit, c’est la mort. (1 Corinthiens 15.26, LSG)

C’est parce qu’il savait cela que Jésus, en rendant son dernier souffle, a pu remettre son esprit au Père dans une calme assurance. La mort n’aurait pas le dernier mot. Elle ne marquerait pas la fin tragique d’une victime de plus.

En fait, au lieu de se terminer par la défaite et le désespoir, le récit de la mort de Jésus devient soudainement une histoire de triomphe et de victoire!

« Puisque ces enfants ont en commun la condition humaine, lui-même [Jésus] l’a aussi partagée, de façon similaire. Ainsi, par sa mort, il a pu rendre impuissant celui qui exerçait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable, et libérer tous ceux que la peur de la mort retenait leur vie durant dans l’esclavage. » (Hébreux 2.14-15, S21)

Par sa mort, Jésus a anéanti la puissance du diable. Ainsi, il nous a permis d’être libérés de la peur de la mort durant notre vie. La mort fait encore bel et bien partie de notre existence humaine, mais grâce à ce que Christ a fait pour nous à la croix, il a permis aux humains de ne plus craindre le caractère définitif de la mort, mais de la considérer plutôt comme un passage nous conduisant véritablement dans la présence de Dieu.

« Ô mort, où est ta victoire? Ô mort, où est ton aiguillon? […] Mais grâces soient rendues à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ! » (1 Corinthiens 15.55, 57, LSG)

*John R. Cross, Par ce nom, Olds (Alb.), GoodSeed International, 2011, p. 292.