Donne-moi une bonne raison de ne pas mettre fin à ma vie

vieDenis* détectait le désespoir dans la voix de Yannick* au téléphone. « Donne-moi une bonne raison de ne pas mettre fin à ma vie. »

Denis savait que Yannick était sérieux. Sa dépression était le résultat d’une vie qui a mal tourné.

Durant le bref moment précédant sa réponse, Denis s’est rappelé la santé défaillante de Yannick, causée par un accident de travail. L’homme actif et très robuste qu’il était souffrait maintenant d’un handicap, physique et mental. Denis s’est rappelé comment Yannick avait par la suite perdu son emploi, ses amis, sa famille et son identité. Ses amis l’avaient abandonné, sa femme l’avait laissé et ses enfants lui avaient tourné le dos.

Denis s’est aussi rappelé le rôle qu’il avait joué dans la vie de Yannick pendant la dernière année. Il avait passé beaucoup de temps avec lui et l’avait aidé à combler certains besoins physiques et concrets. Il l’avait invité chez lui pour de nombreux repas, il l’avait aidé avec ses problèmes juridiques, et il avait tout simplement été un ami pour Yannick. Cela lui avait pris beaucoup de temps pour gagner la confiance de Yannick et maintenant, Denis semblait enfin avoir l’occasion de lui expliquer l’Évangile.

« Yannick, a-t-il dit, je comprends. En ce moment, ta vie est insupportable. On le sait. On ne nie pas l’horrible réalité de ce que tu vis. On ne peut pas dire qu’elle n’est pas terrible. Elle l’est. Quand la vie est aussi insupportable qu’elle l’est pour toi maintenant, il n’y a qu’une manière de lui donner un sens. Il faut la comprendre du point de vue de celui qui a créé la vie. J’aimerais bien avoir l’occasion de te l’expliquer. Cela prendra un peu de temps, mais si tu es d’accord, j’aimerais le faire. »

Denis a jeté un coup d’œil à son calendrier. « Écoute, Yannick, je serai de retour à la maison mardi. Je te verrai mercredi matin. Mais tu dois me promettre de ne pas t’enlever la vie. »

Les deux hommes se sont rencontrés ce mercredi-là, comme prévu, et Denis a présenté le livre Par ce nom à Yannick. Il lui a expliqué que ce livre lui donnerait une bonne raison de ne pas mettre fin à sa vie.

Ils ont alors commencé à se rencontrer tous les deux jours, pendant une heure ou une heure et demie, pour lire ensemble Par ce nom. Quand un des amis de Denis a commencé à enseigner le contenu de ce même livre à un groupe de personnes dans un café, Denis et Yannick se sont joints à eux. Cela donnait à Yannick l’occasion de simplement s’asseoir et d’écouter, tout en jouissant de la compagnie des autres.

Une fois l’étude entamée, Yannick était enthousiaste. Il l’a véritablement aimée. À la fin de l’étude, Yannick a placé sa foi en Christ. Le désespoir et la dépression suicidaire l’ont quitté et ne l’ont plus jamais accablé. Sa tristesse et les pertes qu’il a subies étaient encore réelles, mais Yannick était maintenant en paix avec Dieu.

Denis a continué d’aider Yannick à grandir dans sa foi et il l’a amené dans une Église qui l’a accepté chaleureusement, tel qu’il était. Yannick aimait beaucoup se réunir avec d’autres croyants et passer du temps avec eux. Auparavant, il avait vécu de mauvaises expériences dans des églises, mais cette fois-ci, c’était très différent. Son attitude avait complètement changé et il jouissait maintenant de cette nouvelle paix spirituelle qu’il venait de découvrir.

Quelque temps plus tard, la santé de Yannick s’est détériorée et il est décédé. Avant la mort de Yannick, Denis a contacté l’ex-femme de son ami. Elle a amené leurs enfants afin qu’ils le voient une dernière fois et cette rencontre a entraîné une réconciliation émouvante.

Denis s’est assis avec Yannick juste avant sa mort et il lui a demandé : « Yannick, est-ce que Dieu est en paix avec toi? »

Yannick a fait un signe de tête : « Oui, il l’est. »

Denis lui a demandé : « Mais comment peux-tu affirmer cela compte tenu de tout ce qui s’est passé? »

Yannick a répondu : « Je sais que Dieu est en paix avec moi, parce que Jésus a fait la paix pour moi. »

En réfléchissant à son amitié avec Yannick, Denis constate qu’il était important de d’abord tisser cette amitié. Il aurait été tellement facile de simplement lui présenter Dieu immédiatement et brusquement, sans fournir le contexte de l’Évangile, mais cela n’aurait eu aucun effet si Yannick n’avait pas eu confiance en Denis. Il ne se serait jamais confié à lui. De plus, une présentation rapide de l’Évangile l’aurait embrouillé. Le temps que Denis a investi à développer une amitié et un lien de confiance avec Yannick en a largement valu la peine.

Cependant, Denis donne cet avertissement : « Être l’ami du monde, c’est faire un compromis; être l’ami du pécheur, c’est faire preuve de compassion. » Grâce à la patience et à l’amitié fidèle de Denis, Yannick était prêt à s’ouvrir et à écouter ce que Denis avait à dire au sujet de la vie du point de vue de Dieu. Et, au final, la vie de Yannick n’était plus une vie de désespoir suicidaire, mais une vie d’espoir et de paix, jusqu’au moment où il a vu son Sauveur face à face.

[*Nous avons modifié tous les prénoms conformément à la politique de BonneSemence.]